Pas de bavards à la Muette

vol de bijoux. Mais je ne devrais peut-être pas vous parler
de ça.
— Je suis au courant.
— Oui, je crois que vous écoutez aux portes…
Il ne rougit pas et resta muet.
— … Il aurait préféré qu’elle dépose une plainte en
bonne et due forme ?
— Je ne sais pas.
— On dirait qu’il ne tient pas à ce qu’on retrouve les
bijoux.
— Ah ! je ne sais pas.
Il me raccompagna jusqu’à la porte du perron. Je
descendis l’escalier au bas des marches duquel la bonne
femme nue en pierre paraissait de moins en moins savoir
quoi faire de la lyre que le sculpteur lui avait placée entre
les mains, traversai le jardin et me retrouvai sur le
trottoir de la rue du Ranelagh.
Et voilà ! Nestor Burma venait de se faire traiter
comme du hareng pas frais, mais ce qu’il y a de bien, avec
lui, c’est qu’il ne laisse rien à la traîne, et que tout lui sert,
même les engueulades. De mon entrevue avec M. Ailot, je
pouvais conclure diverses choses. M. Ailot n’aimait pas sa
femme – pour ne pas dire qu’il la détestait. Raison, ou une
des raisons de ce sentiment : André, le fils qui n’était
manifestement pas de lui. M. Ailot se fichait que l’on
retrouve ou non les bijoux, avec peut-être une légère
tendance à souhaiter qu’on ne les retrouve pas. La broche
que j’avais ramassée rue Berton était une imitation. Je
tirai un trait sous tout cela et fis l’addition. Le résultat
donnait Fitz quelque chose. Fitzauray. M. Fitzauray, dont