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xn ESQUISSE SOMMAIRE DE LA RÉGION
s'exerce surtout au fond des vallées et agit avec le plus d'effet
au milieu des rivières, en arrière des bancs qui entravent le
cours : les oueds, en effet, franchissent fréquemment ces bar
rages naturels par un déversoir percé en leur milieu.
Soumises à l'action chimique des eaux fluviales, les roches
sont, comme on le sait, modifiées dans leur structure, dans
leur composition. Le phénomène le plus sensible est ici la
rubéfaction de ces roches : les sels de fer qu'elles contiennent,
suroxydés sous l'action de l'eau, ont communiqué aux grès,
aux limons et surtout aux calcaires et dolomies, cette teinte
rougeâtre qui, dans la région, décore si pittoresquement toutes
les falaises.
Toute cette masse calcaire est soumise à l'action dissol
vante de l'eau. Comme elle renferme souvent une certaine
proportion de magnésie, elle devient de plus en plus magné
sienne, à mesure qu'elle perd son élément calcaire plus soluble.
En même temps, elle prend cette structure caverneuse parti
culière aux dolomies. Réduite à l'état de squelette, la masse,
dans son ensemble, revêt un aspect ruiniforme d'une grande
originalité. Un peu partout, à Sebdou, au Khemîs, au Kef, à
Mazzer, les grandes tables calcaires qu'isolent les coupures
des oueds sont crénelées, déchiquetées, bizarrement décou
pées ou alignées. L'action corrosive de l'eau se fait sentir non
seulement à la surface, mais aussi au sein même de la masse
rocheuse : l'eau, en effet, y creuse des cavités, des couloirs
qu'elle agrandit constamment. Parfois, la roche minée s'ef
fondre : les abîmes, les entonnoirs ne sont pas rares à la sur
face du plateau, non plus que les grottes, les cavernes que
l'on rencontre fréquemment dans les calcaires dolomitiques
(Aïn-Fezza) et aussi dans les travertins (Kef, Khemîs); ces ex
cavations plus ou moins profondes ont parfois leur utilité (1),
souvent leur légende.
On sait que le carbonate de calcium, dissous par les eaux,
peut se déposer si celles-ci perdent une partie de leur acide
1. Cf. Texte : l'habitation, infra, p.