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DES BENI SNOUS 249
Ils traversèrent une grande étendue de pays ; arri
vèrent auprès d'un cours d'eau. « Eh ! mon oncle, dit
le hérisson,
je te ferai prendre un bain ». Il fit arriver le
chacal au milieu d'un bassin de l'oued;
mais comme il ne
voulut pas abandonner sa monture, celle-ci faillit se noyer.
Enfin, ils sortirent de l'oued, et reprirent leur course.
Arrivé en vue d'un douar, le chacal demanda : « Par où
passerons-nous? » — L'autre
répondit : « Mon oncle, tu
vois quel grand troupeau est devant toi ». Or, c'était un
troupeau de chiens. Le chacal et le hérisson passèrent à
proximité du douar, près des chiens. Ceux-ci virent le cha
cal et accoururent. Pendant la poursuite, le hérisson sauta
et se vint blottir dans du crottin d'âne. Les chiens ne le
virent pas; mais ils atteignirent le chacal et le tuèrent.
Le chacal, disent les Aït L'arbi, devint l'associé du hé
risson. Quand les travaux de culture furent terminés, les
deux associés dépiquèrent l'orge et réunirent le grain en
un même endroit. Le jour où tout fut achevé, le chacal s'en
vint dire à son compagnon : « Je ne te donnerai pas un
seul grain de cette orge ». Le hérisson se fâcha : « Ce cha
cal ! s'écria-t-il ; et pourquoi ne m'en donnerais-tu pas !
N'ai-je pas travaillé avec toi? ne t'ai-je pas aidé à dépiquer?
Et maintenant tu refuses de me donner ce qui me revient.
Nous allons de suite trouver les cultivateurs qui feront le
partage entre nous. —
Allons,
dit le chacal ». Arrivés près
des cultivateurs, ils leur exposèrent leur affaire : « Puisque
vous êtes associés, dirent les juges, naturellement vous
vous partagerez la récolte à parts égales ». Les deux asso
ciés se retirèrent.
Le chacal, alors, se mit à dire : « Prenons pour but le
tas d'orge; nous partirons ensemble,
nous accourrons
vers le grain ; celui qui devancera l'autre emportera l'orge.
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