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DES BENI SNOUS 269
frappe à coups de battoir et elle est exposée au soleil pen
dant, dix jours ; on la retourne alors de l'autre côté jusqu'à
ce qu'elle soit blanche. Les femmes la ramassent, la pla
cent dans la maison; quand elles en ont besoin, elles la
font tremper dans l'eau,
Autrefois,
puis ces femmes la tissent.
on teignait en jaune avec le garou et en
rouge avec le kermès que l'on recueillait dans la forêt sur
les chênes-kermès. On fabriquait la teinture noire avec les
racines du plombago; on employait aussi le noir de fumée,
qui se dépose sur les poutres, pour obtenir un rouge-brun.
Maintenant,
nous achetons les produits qui servent à
teindre, à Maghnia ou à Sidi Yahia, ou à Tlemcen.
Pour teindre avec le plombago, nous, les Ait Larbi,
nous faisons cuire cette plante dans une marmite, jus
qu'à ce qu'elle ait abandonné son principe colorant. Nous
apportons la laine, nous la plongeons dans l'eau; cette
laine servira à faire les jellâbas.
Quand on ne trouve pas de plombago, on va abattre des
noix, on en prend les coques vertes, que l'on fait cuire à la
maison dans une marmite jusqu'à ce que l'eau soit noire;
nous teignons, avec cette eau, la laine filée que nous met
tons ensuite sécher sur la terrasse en plein soleil. Le soir
venu, les femmes l'enlèvent, la portent à la maison, la
filent et en confectionnent des burnous noirs pour leurs
maris.
Les gens des Doui Yahia nous apportent, de leur pays,
du kermès qu'ils récoltent sur les chênes de leur région ;
nous le leur achetons pour teindre en rouge la laine
employée dans la confection des nattes sur lesquelles nous
dormons, des oreillers sur lesquels nous appuyons nos
têtes, des couvertures dont nous nous couvrons pour dor
mir. Les femmes l'emploient aussi pour teindre leurs
ceintures.