1907 T.34.pdf

300 ÉTUDE SUR LE DIALECTE BERBÈBE
courir la jument pour qu'elle ne puisse manger. Les
hommes grandiront, l'âme leur reviendra, ils se lèveront,
beaux comme Joseph, et les femmes seront belles comme
Zuleikha.
Lorsqu'un individu meurt, le cadavre et l'ombre restent
sur terre, quant à l'âme,
elle va au ciel chez Dieu. Quand
arrivera le jour de la Résurrection l'âme descendra près
du corps et l'individu se réveillera. Alors arrivent les anges
qui conduisent les hommes devant quelque prophète :
Sîdna 'Isa ou Sîdna lagoûb. Mais ceux-ci leur diront :
« Nous ne sommes, ni l'un ni l'autre, votre prophète, allez
le trouver ». Or notre prophète Mohammed est encore à
ce moment couché sans vie, puis arrive l'ange de la Mort
qui le ressuscite. A son réveil, le prophète trouvera son
peuple dans l'angoisse et aussitôt se mettra à nous juger.
Celui qui, dans la vie de ce monde, aura tué son sembla
ble, sera amené, avec sa victime, devant le Prophète: «Par
donnes-tu à ton meurtrier, demandera celui-ci. —
Je
ne
lui pardonne pas, répondra la victime, je le tuerai comme
il m'a tué ». Et cet individu prend la vie de son meurtrier
comme celui-ci avait pris la sienne. Ou bien, s'il lui accorde
son pardon, il ne le tue pas et le laisse aller.
A celui qui a mangé la viande d'un animal volé, le
Prophète demande : « Pourquoi as-tu pris le bien des
gens ? —
Je
n'ai pas volé ! dira l'autre » Mais les anges
témoins arriveront : « C'est toi qui as mangé la viande de
la bête volée, à tel endroit et tel jour.
» Et tirant des
ciseaux, les anges couperont dans la chair des membres
du voleur un morceau qu'ils placeront daus la balance; ils
tailleront dans ses chairs jusqu'à ce qu'il ait restitué un
poids de viande égal à celui de la viande volée.