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290 ÉTUDE SUR LE DIALECTE BERBÈRE
moitié de la nuit. A ce moment, les invités,
après avoir
laissant le jeune
mangé sortent au dehors, devant la porte,
homme à l'intérieur. Le mariage consommé, on tire des
coups de fusil. On apporte la chemise de la mariée; une
femme se met à danser au son de la musique, étalant cette
chemise aux yeux de tous;
puis elle la remet à la mère de
la mariée. On donne à cette danseuse deux mouchoirs et
de l'argent.
Le lendemain, le marié donne à sa femme,
s'il est
content d'elle, une bague. S'il ne l'a pas trouvée telle qu'il
la désirait, il ne lui donne rien du tout.
Puis il descend à la rivière, y fait ses ablutions; là, avec
ses amis, il boit du thé, mange du couscous, les jeunes
gens lui apportent du meloui : pendant sept jours, il ne se
livre à aucun travail.
Quant à la jeune femme,
elle reste à la maison avec les
femmes; les enfants, garçons et filles, viennent la voir et
les femmes cherchent à leur enlever leur chemla ou leur
chéchia qu'elles donnent à la jeune mariée. Celle-ci ne rend
aux enfants ce qu'on leur a pris qu'en échange de quelque
mets ou d'un peu de thé.
Après sept jours de mariage, la jeune femme reprend sa
ceinture. Elle sort de sa chambre, embrasse sa belle-mère
et son beau-père et se met au travail. De même, ce jour-
là, le nouveau marié se lève de bonne heure, va à la forêt
ou à son verger, il s'y promène ou travaille. Quand le
soleil est couché, il revient à la maison; mais il reste
encore trois ou quatre jours sans oser paraître devant son
père el devant sa mère. Puis il vient les embrasser à son
tour(l).
Il laisse écouler quinze ou vingt jours. Alors il se rend
I. Cf. G. Demombynes, Cérémonies du mariage, p. 75; E. Boutté, Mer-
râkech, pp. 331-339; Aboubekr Abdesselam, Usages, p. 97.