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DES BENI SNOUS 337
cheveux en deux tresses, elles les nattent et les serrent
dans un cordon rouge sous lequel ils disparaissent.
Les femmes se mettent du henna aux mains, aux pieds.
Elles s'enduisent les'
paupières de collyre et se frottent les
dents avec de l'écorce de noyer, pour leur donner une
légère teinte orangée. Elles donnent de l'éclat à leur visage
en écrasant, sur leurs joues,
des baies de bimîmoun. Elles
prennent aussi des amandes amères ; après les avoir
mâchées et réduits en pâte, elles s'en enduisent le visage
pour se blanchir le teint. Elles placent aussi du koheul sur
leurs sourcils. En été, elles préparent du henna et s'en
appliquent sur le front, les joues et le cou. pour trouver
de la fraîcheur.
Quand les petites filles, en faisant paître les troupeaux,
découvrent dans quelque coquille d'escargot du miel
d'abeille sauvage » elles le mêlent à de la salive et se font,
avec ce miel, une trace, couleur de safran, partant du
front et allant jusqu'au milieu du nez (1).
Les bergers prennent des baies de genêt, les mâchent et
s'en teignent les sourcils qui deviennent noirs; ils se font
aussi, avec cette teinture, des points noirs sur le visage.
Quand un enfant nouveau-né atteint l'âge d'un mois, ou
quinze jours seulement, on apporte de la forêt de l'argile,
appelée fioûq elhenna (2). On la broie et on en saupoudre
le ventre de l'enfant, et aussi ses mains, ses pieds, son dos,
sa tête, afin que ses chairs se fortifient.
1. Cf. : ;. Lorsqu'elles veulent se parer, les Ksouriennes de Figuig se
peignent avec du safran une raie jaune qui part du bas du front et qui
•va jusqu'au bout du nez. » Edmond Doutté, Figuig, Notes et impressions,
page 192.
2. Cette argile blanchâtre se trouve intercalée dans certains bancs cal
caires. Quand on la pétrit avec de la salive, elle prend la teinte orangée
y^''
du henna. A Tlemcen on l'appelle
elle est employée contre les brûlures.
Setti,
Ai»», on la recueille à Lalla
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