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344<br />

ÉTUDE SUR LE DIALECTE BERBÈRE<br />

les joueurs se mettent en colère et se frappent à coups de<br />

bâtons. Aussi le qaïd défend de jouer à la balle (1). Le<br />

camp<br />

vainqueur est celui qui parvient à lancer la balle<br />

dans le camp adverse jusqu'à un but appelé moûred'. A ce<br />

moment, les gagnants poussent des cris de joie, en disant<br />

qu'ils ont « mis l'âne » chez leurs adversaires (2).<br />

Sâmer-ellîl.<br />

Une dizaine d'enfants se réunissent et se partagent en<br />

deux camps égaux. Chacun d'eux a son nom,<br />

on les<br />

appelle : serpent, vipère, chacal, hérisson, lézard vert,<br />

panthère, lion, la colline de Mahsar; la rivière de 'Abbou,<br />

Aqebqoûb. On tire au sort. Ceux qui ont été favorisés<br />

montent sur le dos des autres et chacun d'eux place la<br />

main sur les yeux de sa monture pour l'empêcher d'y voir.<br />

Puis, l'un des cavaliers dit : « Sâmer UI, 'agûba melkhîl,<br />

viens, serpent! frappe-le entre les yeux. » L'un des cava<br />

liers descend, vient sans bruit devant le camarade qui l'a<br />

appelé, puis frappe d'un coup de point le front de sa mon<br />

ture. Il regagne lestement et sans bruit la place qu'il occu<br />

pait. Alors le premier cavalier retire ses mains placées sur<br />

les yeux de son camarade; celui-ci regarde et nomme l'un<br />

des cavaliers, s'il donne le nom de celui qui l'a frappé, les<br />

cavaliers descendent et servent de montures aux autres.<br />

Sinon,<br />

la partie continue comme auparavant.<br />

1. Mais, disent les Beni-Snoûs, ce jeu est si entraînant, que l'on se<br />

trouve malgré soi engagé dans une partie. D'ailleurs, il ne sort des bles<br />

sures gagnées que du mauvais sang. On dit aussi que le pays où l'on ne<br />

joue ni à la koura, ni à la hoûria (pour le Mouloùd) ne tarde pas à deve<br />

nir désert.<br />

2. E. Doutté, Merrâkech, pp. 318-326 et G. Delphin, Recueil de textes,<br />

p. 251.

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