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Le fiancé est appelé le sultan;
DES BENI SNOUS 289
cousins non mariés, il se choisit un vizir(l).
parmi ses amis ou ses
Le lendemain, dès l'aube, le futur marié se relire de
nouveau au verger; là, il passe la journée à dormir; son
vizir lui apporte du couscous. Dans la journée, ou amène
la fiancée à la maison qu'occuperont les jeunes mariés. Si
la maison est éloignée de celle qu'habile la jeune fille, on
monte celle-ci sur un mulet; si la maison est toute proche,
un homme enlève la fiancée dans ses bras et l'emporte en
courant jusqu'au domicile du fiancé. Les femmes viennent
et chantent; les hommes lâchent des coups de feu, pendant
que les musiciens jouent de la flûte en précédant la ma
riée.
Le soir arrive; la foule amène le fiancé auprès de la
jeune fille. Au moment où il va entrer chez elle, le jeune
homme trouve, à la porte, sa mère vêtue d'une jellaba ou
d'un burnous, couchée sur le seuil. D'un bond, il passe
au-dessus d'elle et arrive auprès de sa fiancée.
Derrière un rideau tendu au milieu de la pièce, il la
trouve toute parée, mais sans ceinture. A peine entré, il
donne, à celle qui va être sa femme, trois ou quatre coups
de poing dans le dos. Quand le jeune homme est mal
disposé, il la frappe à lui en laisser le corps tout bleu, mais,
delasorle, la femme craint son mari. Lesinvilées apportent
du meloui, des figues, du café, du thé. La jeune fille
donne, aux enfants qui sont là, le café el le thé. Elle garde
le meloui et les figues pour les gens âgés. Ceux-ci montent
sur la terrasse au-dessus de la chambre où se trouvent les
fiancés et frappent du pied, refusant de descendre, jusqu'à
ce qu'ils aient obtenu du meloui et des figues.
Le fiancé quitte la jeune fille et passe avec ses amis a
1. Cf. G. Demombynes, Cérémonies du mariage, ouv. cilé,
p. 42.
l'J