1907 T.34.pdf

DES BENI SNOUS 321
lélgôrnin lyûbqùq Ibûzffur Ibûahmu lyèn/jâl lé.r.ruz, tâu
dent si-Maynia, znûzànt-ëdïnn. Kûlii-iyla; âren iirlén
sténâ-ài ilkilq ; Ikîlq ntefisûd stmënia; Ikîlq nerruz, stmënia;
tàzzârd, stmënia ilkilq, lelheri sëtta-sôldi. Têtten i.yssân
ëlhèrrûb, tézzmhen, téggenhen di-diclùrd si-dùfûd yèr-al-
tameddïd, tsdffânhen térrànhen, tnénnqn gxjâmàn lelmélh
fmers-àrl.
Trôhan ilyâbed này-î.lljlâ, tâuden lljerief, lëlbéllùd, 5m-
sàsnu, mâttu mHa Màn, téttenhen.
Traduction
L'année du riz.
L'époque que nous appelons année du riz date de cinq
ou six ans. Cette année-là, la sécheresse avait fait périr
les céréales. Nous n'avions à manger que des feuilles de
mauves, des tiges de chardons, des tubercules d'arum, du
son et enfin du riz que l'on nous vendait à Mar'nia. Tout
était cher : la farine de blé valait douze sous le kilo; le
kilo de bechna se vendait huit sous,
ainsi qu'un kilo de riz
ou de figues ; on payait six sous un kilo de grossière farine.
Nous mangions même les noyaux de carroubes. On les
faisait griller; puis, pendant toute une journée, du matin
au soir, on les faisait cuire dans une marmite, en ayant
soin de changer l'eau que l'on assaisonnait de sel et de
menthe.
On allait aussi à la forêt ou dans la campagne et l'on en
rapportait, pour les manger, les artichauts sauvages, les
glands, les arbouses que l'on pouvait trouver.
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