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DES BENI SNOUS 265
effet ceux-ci quand l'opération est finie et deux perches
sont glissées à leur place.
Les femmes prennent alors la poutre inférieure du mé
tier et plaçant, tout auprès d'elles, l'une des perches portant
le lif, elles l'y fixent avec du fil. Puis deux femmes sou
lèvent le tout. Quant à la poutre supérieure, deux ou trois
femmes la saisissent, y adaptent l'autre perche, chargée
de lif,
et se mettent à enrouler la trame sur cette poutre
en tirant sur les fils. En même temps, pour séparer ceux
des fils qui auraient pu s'enchevêtrer, une femme fait
glisser un roseau entre eux et les frappe avec une baguette.
Quand le fil est enroulé, on pose le tout par terre ; si la ;
natte est destinée au lit d'une fiancée ou d'une femme du :
village, on fait passer rapidement, à deux ou trois reprises,
par dessus la trame enroulée, une jeune vierge de l'endroit;
on enlève le lif sur les poutres et on emporte le tout
puis,
à la maison.
Si à ce moment, il se trouve quelqu'un dans la pièce,
hommes, femmes ou enfants, on les fait tous sortir.
Le métier à tisser les nattes se compose des deux poutres
dont on a parlé. La poutre supérieure repose sur le haut
de deux montants dont l'autre extrémité s'engage dans la
poutre inférieure où se trouvent ménagées des sortes de
mortaises. Il y a aussi trois roseaux destinés à entre-croiser
les fils de la trame; celui du milieu se nomme asenni, on
y a fixé les fils de lif, de façon qu'un fil de la trame soit fixé
au roseau pendant que le suivant reste libre. Deux autres
roseaux servent à faire mouvoir l'asenni et les fils.
L'ouvrière se tient accroupie devant la trame dont la
moitié des fils se trouvent en avant et l'autre moitié en
arrière. En élevant l'un des roseaux,
fils de lif,
elle fait écarter les
elle prend alors de l'alfa blanc et elle en fait une
bande blanche; elle passe aussi, dans le tissu, des fils de
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