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laine noire, de laine rouge,
ÉTUDE SUR LE DIALECTE BERBÈRE
ou bien de laine jaune ou de
laine bleue. Elle fait en sorte que les fils successifs de la
chaîne passent alternativement devant et derrière les fils
de la trame. Quand elle a passé des fils d'alfa, elle soulève
le roseau et frappe sur le tissu avec un peigne de fer pour
serrer les fibres.
Les deux bandes placées sur les bords de la natte s'appel
lent areddou, on les fait en alfa,
et on les dispose avant
de commencer la natte entre les deux poutres.
Quand on commence une natte, on dit : « Echchch! va-
t'en! va-t'en, Iblis! » afin de faire fuir le diable qui pour
rait être dans le tissu. Si on négligeait cette précaution,
les ouvrières passeraient la journée à sommeiller. Elles dé
testent les personnes qui s'étirent en leur présence quand
elles travaillent, car cela leur donne envie de dormir.
Quand elles ont enlevé une natte du métier, elles
l'étendent, la battent, puis jettent sur cette natte des
figues, des dattes, des arachides, du raisin sec; les gamins
du village se les disputent.
Quand la natte est achevée, on coupe les fils de la trame
avec un couteau. A mesure que l'on coupe, on récite la
formule : Il n'y a pas d'autre divinité que Allah, comme
lorsqu'un homme va mourir.
Quand on enlève du métier une natte faite pour une
jeune mariée, les femmes poussent leurs cris de joie.
On fait aussi, dans la tribu, des jellâbas, des burnous
blancs, des couvertures, des burnous noirs, des gandouras
de laine, de grandes pièces d'étoffe grossière (hdik) dont
les femmes s'enveloppent. On les vend au marché comme
les nattes.