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280 étude sur le dialecte berbère
Traduction
L'enfant chez les Béni Snoûs. .
Lorsqu'une femme désire un enfant, elle va rendre visite
au tombeau de quelque saint. Si Dieu lui accorde la faveur
demandée, cette femme deviendra enceinte; sinon, elle
restera stérile. Elle emporte avec elle des bougies, ou du
pain, ou des poules. Elle allume des bougies sur le tom
beau, mange le pain avec ses compagnes; quant aux
poules, elles sont égorgées à cet endroit.
Lorsqu'une femme est sur le point d'accoucher, elle se
met au lit et on fait venir la sage-femme ; on attache, aux
poutres du plafond,
une corde au-dessus de la malade.
Quand l'enfant vient au monde, la sage-femme coupe le
cordon ombilical d'une longueur de trois doigts. Elle
prend ensuite l'enfant et le place dans des lambeaux
d'étoffe de laine, elle le roule dans ces langes,
puis elle
le lie au moyen d'un gros cordon d'étoffe de laine dans
lequel on a placé une partie du cordon ombilical, des amu
lettes et un petit escargot. Cet escargot ne laisse pas les
génies approcher de l'enfant; quand l'un deux vient, il se
met à aboyer et le génie prend la fuite. On ne place jamais
dans le cordon deux de ces escargots ; autrement, un génie
viendrait-il à s'approcher : « Aboie, toi, dirait l'escargot
femelle. —
Non, dirait l'autre, aboie, toi ».Et ni l'un ni
l'autre n'effraierait le génie.
La mère de l'accouchée lui prépare la taqnetta avec de la
semoule de blé que l'on fait cuire dans du beurre. La jeune
mère en mange; on en sert aussi aux femmes qui viennent
lui rendre visite et qui lui apportent du berkoûkes. Elles
mangent aussi de la tazemmit et chacune d'elles en emporte
à la maison pour ses enfants.