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DES BENI SNOUS 297
terre qui reste; il n'y a plus qu'à placer deux pierres tom
bales, l'une à la tête, l'autre aux pieds.
Quand tout est fini, les assistants se lavent les mains, et
avec l'eau qui reste, ils aspergent la tombe, et aussi, à
droite et à gauche, les sépultures voisines.
La foule se retire. Seul, le feqîh ou l'un des tolbas, reste
près de la tombe du côté où repose la tête du défunt, etlà,
il récite la chehâda. Alors, dans sa tombe, le mort se relève
avec force, faisant trembler la terre. Puis, le feqîh revient
au village.
A la maison, on égorge un bouc ; on prépare du cous
cous et on le sert aux tolbas;
on leur donne aussi quatre
ou cinq doûros. A ceux qui ont creusé la fosse, on donne
quelques sous en leur disant : « Mes amis, pardonnez au
défunt d'avoir fait couler votre sueur (en creusant sa
tombe). —
Nous
le lui pardonnons, disent-ils, dans cette
vie et dans l'autre. » D'autres n'acceptent pas d'argent,
disant : * Nous avons travaillé pour l'amour de Dieu ».
Ce même jour, quand la nuit est venue, le frère ou le
père du défunt se rend auprès de la tombe; il emporte du
feu dans un réchaud et un peu de poudre. Arrivé sur la
tombe, il y fait brûler la poudre. C'est, dit-on, afin que, au
cas où quelque hyène viendrait rôder autour de cette
sépulture, elle sente, en ce lieu, l'odeur de la poudre, et
prenne la fuite.
Pendant cette première nuit les femmes du village
restent avec les parentes du défunt pour les consoler.
Le lendemain et les deux jours qui suivent, elles vont
au cimetière, emportent du pain et des figues qu'elles se
partagent et mangent près de la tombe. Elles emportent
aussi une scille qu'elles plantent en ce lieu, pour recon
naître la place où repose leur parent. D'autres fois, on
place sur le tertre,
de la terre blanche.
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