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Thèse _ vf_ texte inteégral - Pastel

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Le ministère de l’agriculture, un des principaux acteurs actifs, peut-il convaincre les maires à<br />

intégrer l’activité agricole dans la construction urbaine de leurs villes ? Les fellahs, acceptentils<br />

un tel scénario au moment où la plus-value foncière fait penser à capitaliser la rente ?<br />

Nous prétendons que la problématique de la présente recherche s’articule autour des<br />

différentes questions ci-dessus formulées. Et si nous retenons, en plus, la piste de l’agriculture<br />

pour aborder la problématique de l’organisation spatiale et de la maîtrise du foncier dans<br />

l’espace périurbain de Sousse Nord, nous synthétisons les différentes interrogations dans la<br />

question centrale suivante :<br />

Face à la progression de l'urbanisation sur le littoral Nord de Sousse, l'agriculture,<br />

traditionnellement implantée dans cette région, oppose-t-elle une résistance et, si oui,<br />

par quels mécanismes, sous quelle forme et dans quelles conditions ?<br />

Nous souhaitons donc savoir comment l’agriculture de Sousse Nord s’adapte aux nouvelles<br />

formes d’étalement de la ville. Dans ces territoires, la concurrence des fonctions urbaines<br />

(urbanismes balnéaire, habitat résidentiel et de villégiatures, routes, équipement de loisirs,<br />

commerces, etc.) semblent fragiliser l’agriculture de proximité. Néanmoins et malgré cette<br />

concurrence assez forte, on s’aperçoit que l’agriculture urbaine se maintient, parfois sans<br />

l’intervention des pouvoirs publics. Les pouvoirs publics sont parfois eux-mêmes à l’origine<br />

de la délocalisation de l’agriculture périurbaine et les espaces agricoles proches se<br />

transforment en réserves foncières pour de futurs aménagements urbains.<br />

L’espace agricole voisin : une solution au manque de réserve foncière<br />

A Sousse Nord, l’ampleur du phénomène urbain est devenue une réalité irréversible. De fait,<br />

la transformation des terres partiellement ou totalement urbanisées en sol constructible était la<br />

solution à envisager au problème posé, par les autorités locales qui commencent à étudier la<br />

possibilité de création de nouvelles exploitations dans l’arrière-pays. Ces nouvelles terres<br />

présumées seront mises à la disposition des agriculteurs en terme de compensation des terres<br />

déjà urbanisées dans les périmètres irrigués et celles sous influence urbaine forte. C’est du<br />

moins ce que l’on peut comprendre des actions des pouvoirs publics 192 . Mais cette orientation,<br />

tout en insistant sur la délocalisation de l’agriculture, ne prétend pas le maintien de ce qui<br />

reste comme cultures dans les zones affectées par l’urbanisation. On rejoint là les mêmes<br />

scénarios vis-à-vis des terres les plus proches des centres urbains où le repli de l’agriculture<br />

est intégral. Pourtant, le cas qui se présente à Chott Mariem, une localité rurale qui évolue<br />

depuis les années 80 en zone périurbaine, est très instructif.<br />

Parallèlement aux difficultés de résistance que rencontre aujourd’hui l’agriculture littorale<br />

face à la pression urbaine, il semble que les périmètres publics irrigués (PPI) sont les mieux<br />

protégés, par rapport au reste des terres. Pourtant, ces cultures, exceptionnellement protégées<br />

par la loi agricole de 1983 (classés zone d’interdiction), n’ont pas été épargnées de l’intrusion<br />

de l’urbain. La protection de ces périmètres irrigués reste en fait mitigée ; soit par une<br />

performance discutable des dispositifs réglementaires mis en place, soit par des contradictions<br />

entres les différentes politiques menées conjointement dans la gestion du même territoire<br />

communal. Ces contradictions sont parfois au centre de toute l’ambiguïté de l’organisation du<br />

territoire périurbain et suscitent l’inquiétude de certains agriculteurs, dans un territoire où<br />

192 Les détails de cette orientation sont mentionnés dans un document de 24 pages, intitulé : Propositions pour la<br />

protection de la zone irriguée de la production intensive des primeurs contre la pression de l’urbanisation<br />

,Ministère de l’Agriculture, Commissariat Régional de Développement Agricole de Sousse, , septembre 2002,<br />

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