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Thèse _ vf_ texte inteégral - Pastel

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un ensemble d’activités distinctes. Les espaces cultivés vont être considérés comme une<br />

composante essentielle dans l'organisation spatiale et paysagère du parc, au même titre que la<br />

roseraie, le conservatoire des Lilas, l'écomusée du gypse qui participent à l’identité historique<br />

du lieu, puisque le parc repose sur les anciennes carrières de gypse, et qu’il succède aux<br />

célèbres forceries de lilas. On y trouve aussi des jardins familiaux et des exploitations<br />

horticoles, héritage patrimonial, mais aussi témoignage de modernité technico-économique de<br />

l’horticulture locale. Ces exploitations pourront trouver, à travers les visiteurs et grâce à la<br />

mise en paysage, un nouveau créneau de commercialisation tout en offrant les aménités<br />

habituelles d’un jardin public. Se trouvant en contact direct avec la ville, ces espaces assureront<br />

aussi une transition progressive et harmonieuse entre les quartiers d'habitation et les espaces publics<br />

(Fleury et Donadieu 1997 ; Bouraoui, 2000).<br />

B-1-3- Résistance de l’agriculture grâce à la reconnaissance de sa<br />

multifonctionnalité<br />

Les agriculteurs urbains notamment dans les pays riches cherchent depuis ces deux dernières<br />

décennies à trouver de nouvelles raisons pour résister aux contraintes qui les expulsent de la<br />

ville. En effet, certains agriculteurs sont en passe d’inventer de nouvelles formes d’activités<br />

agricoles. Ainsi à Amiens et Bourges, deux villes où l’eau était au centre de l'économie<br />

traditionnelle, le maraîchage dont les origines semblent remonter à l'époque romaine, figurait<br />

dans les sculptures des cathédrales, (Fleury, 1998). Le développement du maraîchage dans ces<br />

deux villes était lié à la proximité du marché urbain et la production maraîchère avait « un<br />

caractère local et profondément liée au processus même d'urbanisation, en particulier celle<br />

des légumes verts, difficiles à conserver et à transporter » 182 . La régression des maraîchers à<br />

Bourges (120 au début du XXe siècle, 80 dans les années 30, une douzaine dans les années 50<br />

et le dernier maraîcher s'est arrêté en 1976) s’est accompagnée du développement des jardins<br />

familiaux qui ont relayé le maraîchage et de plus en plus de jardins de plaisance vers la fin du<br />

siècle (A. Fleury, 1998). Ces nouvelles formes d’agriculture urbaine (des jardinages) sont en<br />

fait le résultat des seules pratiques sociales et de stratégies individuelles ou collectives de<br />

production qui se déroulent en dehors de toute intervention de la part des pouvoirs publics.<br />

Très souvent, l’activité agricole est considérée comme l’affaire de celui qui la pratique, le<br />

paysan, tout en négligeant le con<strong>texte</strong> général de déroulement de l’activité, notamment les<br />

rapports qui peuvent avoir lieu grâce à la proximité de la ville. C’est ce qu’observe en ce sens<br />

A. Fleury (2004) en écrivant : « dans aucune société, l'agriculture n'est la seule affaire des<br />

agriculteurs ; elle est toujours étroitement imbriquée dans un tissu social, avec des<br />

articulations fortes d'ordre socio-économique 183 ». Il s’agit dans ce cas de l’existence de<br />

multiples formes de l’articulation socio-économique qui peuvent s’expliquer par les relations<br />

sociales entre le propriétaire foncier et le travailleur effectif de la terre, entre la production et<br />

le marché (donc le consommateur) d’une part ; la pluriactivité des agriculteurs (en ville) et<br />

leur rapport aux politiques publiques, d’autre part.<br />

En fait, l’espace cultivé, lieu du travail agricole, est aussi dans certaines cultures un lieu de<br />

plaisir pour le citadin, (A. Fleury, 2004). La superposition des deux regards, l'un technico-<br />

182 André Fleury, «Nature, agriculture et ville les mutations d'usage des marais cultivés au coeur des villes », in<br />

Symposium international Paris-Québec, La réhabilitation des cours d'eau en milieu urbain, 28-30 septembre<br />

1998. http://www.inra.fr/<br />

183 André Fleury, « La multifonctionnalité de l’agriculture périurbaine en Méditerranée, in Interface :<br />

agriculture et villes à l’Est et au Sud de la Méditerranée, sous la direction de Joe Nasr et Martine Padilla,<br />

éditions, DELTA, 2004, P. 95.<br />

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