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Thèse _ vf_ texte inteégral - Pastel

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Hammam Sousse, une commune qui tend à devenir entièrement urbaine. Cette agriculture<br />

produit en même temps des paysages singuliers porteurs de l’identité du territoire et de la<br />

région. Elle assure aussi des aménités (paysage, patrimoine, récréation, attractivité, qualité de<br />

vie) qui traduisent l’importance des dimensions rurales, économique et socioculturelle d’un<br />

territoire façonné par les pratiques des fellahs sahéliens.<br />

L’étude de l’agriculture périurbaine des deux communes montre la présence de deux types<br />

d’agriculture périurbaine : une agriculture qui disparaît et une agriculture qui résiste ou<br />

persiste. Dans un cas comme dans l’autre, tout semble lié aux orientations politiques et<br />

socioéconomiques mises à l’œuvre et aux stratégies de production adoptées par les fellahs,<br />

dont l’étude indique les évolutions actuelles et futures des exploitations et des agricultures.<br />

A- L’agriculture littorale disparaît : les causes du recul de cette agriculture<br />

• Une pression urbaine excessive : les nouvelles extensions urbaines aux alentours de<br />

Hammam Sousse et Akouda se sont traduites par la consommation d’importants espaces<br />

agricoles. Cela s’est accompagné aussi par la densification du réseau routier et favorisé tant<br />

l’implantation de petits métiers de part et d’autres des pénétrantes routières que l’émergence<br />

d’un marché immobilier libre et facilement accessible. Les mairies ont contribué elles aussi au<br />

grignotage des terres agricoles sans pour autant pouvoir protéger certaines cultures.<br />

Le recul des terres agricoles est parfois lié à une gestion non concertée de plusieurs acteurs,<br />

notamment des organismes publics qui se partagent la gestion des territoires périurbains. Il<br />

s’agit parfois de rapports de force entre les services de l’agriculture qui veillent au<br />

développement de l’agriculture en encourageant les fellahs par des appuis divers et instaurant<br />

des lois visant la protection des terres agricoles, d’une part, et les communes qui ne cessent de<br />

développer des projets économiques en milieu rural, sans trop se soucier de la disparition<br />

progressive de l’agriculture in situ, d’autre part. Le changement du statut des terres agricoles,<br />

même celles parmi les plus protégées comme les olivettes, est très courant. Cela se traduit par<br />

l’annexion de plusieurs hectares de terres cultivées au plan d’aménagement urbain (PAU) ;<br />

sans s’inquiéter trop sur les conséquences de l’éviction de l’agriculture de ces lieux. La loi de<br />

protection des terres agricoles perd alors son sens et devient de fait presque caduque.<br />

La plus-value foncière constitue un autre facteur qui contribue à la déprise agricole, puisque<br />

les fellahs abandonnent parfois volontairement les cultures et restent dans l’attente<br />

d’accumuler la rente foncière.<br />

• Un désintérêt croissant de l’agriculture littorale traditionnelle notamment celle de front<br />

de mer : l’agriculture traditionnelle constitue la base de l’économie rurale des communes<br />

étudiées. Outre son rôle économique traditionnel, elle accomplit aussi un rôle social important<br />

et produit des paysages ruraux singuliers. Mais les pouvoirs publics allouent plus d’intérêt à<br />

l’agriculture marchande qui représente moins de 2 % des surfaces cultivées. D’autres formes<br />

d’agricultures traditionnelles comme l’élevage urbain, sont regardées aussi par les citadins<br />

riverains et les services municipaux comme des activités gênantes, voire dévalorisantes du<br />

monde urbain.<br />

Les pouvoirs publics ont toujours exprimé leur désintérêt pour l’agriculture traditionnelle en<br />

front de mer notamment pour aménager les 300 hectares nécessaires à l’aménagement de la<br />

station balnéaire d’El Kantaoui. Mais cette politique a eu des répercussions sur le reste des<br />

terres. En effet, les opérations d’expropriation liées à ce projet avaient augmenté la crainte de<br />

fellahs qui se sont mis à vendre clandestinement leur terre en terrain à bâtir, tout en<br />

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