03.07.2013 Views

Thèse _ vf_ texte inteégral - Pastel

Thèse _ vf_ texte inteégral - Pastel

Thèse _ vf_ texte inteégral - Pastel

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

domine la propriété privée. Du coup, le territoire se transforme en un espace de négociation<br />

entre des acteurs urbains, plus ou moins soucieux de la disparition partielle ou totale de<br />

l’activité agricole et des fellahs qui restent perplexes sur l’avenir de leur exploitations, tout en<br />

adoptant des stratégies diversifiées et en restant attentif aux changements et à leurs<br />

conséquences sur l’activité.<br />

112<br />

B- Les hypothèses à valider<br />

Partant des questions ci-dessus énoncées, je souhaite ainsi vérifier l’hypothèse qu’il existe<br />

chez les agriculteurs<br />

A- par rapport au foncier : deux processus parallèles : celui de vendre les terres, soit<br />

par obligation (expropriation), soit par besoin d’argent, et celui de ne pas les vendre<br />

dans le cas d’agricultures dites patrimoniales en pariant sur un profit futur à réaliser<br />

par la vente en terrain à bâtir.<br />

B- par rapport à la production : deux tendances soit de rester dans une activité agricole<br />

stricte en intensifiant, soit de se diversifier et de chercher des pluriactivités hors<br />

agriculture.<br />

Il faudra vérifier que la permanence de l’agriculture sahélienne -malgré sa régression spatiale<br />

du fait de l’urbanisation- est liée, non seulement à certaines actions des pouvoirs publics,<br />

mais, et surtout, grâce à la rentabilité des systèmes traditionnels de production et aux<br />

tendances surtout patrimoniales qui caractérisent les stratégies de certains agriculteurs.<br />

Parallèlement, les systèmes agricoles présentent un niveau d’adaptation à la pression urbaine<br />

variable selon le type des cultures envisagées : cultures saisonnières (maraîchage) ou cultures<br />

pérennes (arboriculture fruitière notamment l’olivier). On se rend compte aussi que la<br />

résistance de l’agriculture dans les communes étudiées est liée à la pluriactivité des fellahs. En<br />

effet, la plupart des pluriactifs réinvestissent les revenus de l’activité secondaire dans<br />

l’agriculture. Cette stratégie leur permet de s’autofinancer et se libérer de fait de la charge des<br />

crédits bancaires.<br />

B-1- Des stratégies variables des fellahs face à la pression foncière<br />

Á Sousse Nord, la spéculation foncière bat tous les records pour une période relativement<br />

courte (1980-2004). De ce fait, le sort du foncier agricole s’avère de plus en plus compliqué à<br />

décrypter. Puisque, la valorisation des terres agricoles pour des usages alternatifs (nouveaux<br />

projets économiques, habitat, etc.) coïncide avec l’émergence de stratégies, émanant des<br />

acteurs urbains mais aussi des agriculteurs eux-mêmes. Ces derniers, tentés à la fois par des<br />

revenus plus importants provenant d’une activité secondaire (urbaine) et par la rente foncière<br />

qui distingue désormais les terres agricoles en zones périurbaines, ont des activités<br />

marginales. Pour d’autres exploitants, l’abandon du métier d’agriculteur 193 se traduit par la<br />

mise en friche des terres. Ces stratégies, dont l’objectif est de pouvoir réaffecter le foncier<br />

agricole en sol urbanisable, parient sur un changement futur du statut des terres, ce qui facilite<br />

leur vente en terrain à bâtir. Dans certains cas, comme sur le littoral de Chott Mariem, les<br />

défaillances des instruments de planification et de gestion urbaine étaient à l’origine de<br />

l’urbanisation libre et clandestine de la frange littorale.<br />

193 Parmi les raisons d’abandon de l’activité, on note le vieillissement de l’exploitant et l’absence de repreneur<br />

jeune de la famille, la rareté de la main d’œuvre agricole, les conflits entre les ayants-droit, la plus-value<br />

foncière, le changement de métier, .., etc.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!