03.07.2013 Views

Thèse _ vf_ texte inteégral - Pastel

Thèse _ vf_ texte inteégral - Pastel

Thèse _ vf_ texte inteégral - Pastel

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

les plus vieux d’entre eux. En l’absence de successeurs, ces derniers, continuent de cultiver<br />

comme ils le peuvent.<br />

Dans les terres plus ou moins éloignées de l’influence urbaine, les rares opérations de location<br />

(généralement à court terme) réduisent les possibilités d’extension foncière pour les<br />

monoactifs. Beaucoup de fellahs attendent des possibilités de valorisation foncières de leur<br />

terre ; surtout que l’urbanisation, un facteur essentiel de la valorisation du sol agricole,<br />

continue de progresser et peut un jour ou l’autre atteindre leurs exploitations. En revanche, les<br />

stratégies d’attente de réalisation de la rente par la vente distinguent toutes les exploitations<br />

urbaines et périurbaines où s’exerce une pression foncière assez forte. Dans ces lieux, et dans<br />

l’attente de profiter de la rente foncière, suite à un possible changement d'affectation du<br />

foncier, les stratégies varient de l’exploitation précaire, toujours en faire-valoir direct, à<br />

l’abandon des cultures, notamment pour les terrains maraîchers. Certains fellahs gardent des<br />

parcelles en friches, tant en zones urbaines que périurbaines, car l’étalement urbain et la<br />

périurbanisation de la campagne voisine ont rendu le foncier potentiellement valorisable par<br />

une vente en terrain à bâtir.<br />

L’adaptation des exploitations s’explique aussi par l’adoption de systèmes de production<br />

appropriés aux conditions naturelles et socioéconomiques du fellah. En effet, les fellahs<br />

choissent leurs cultures en fonction des conditions techniques de production (présence ou non<br />

d’une source d’irrigation permanente et de bonne qualité), de leurs possibilités financières<br />

(possibilité ou non de réinvestissement dans l’activité agricole à partir de financements<br />

provenant d’une activité urbaine, possibilité d’accès aux intrants non subventionné et aux<br />

crédits bancaires) et des conditions du marché (diversification des moyens d’écoulement de la<br />

production). Toutes les stratégies sont liées à la capacité des exploitations à faire face aux<br />

concurrences y compris celle du foncier par l’urbanisation.<br />

Les exploitations des monoactifs sont souvent conduites en intensif. Elles se distinguent par<br />

l’apport abondant des intrants notamment les engrais organiques en vu d’accroître les<br />

rendements et les revenus. Ces exploitations fonctionnent en profitant des projets d’aide au<br />

développement agricole et de l’appui des services de vulgarisation, sans pour autant recourir<br />

aux crédits bancaires, facilement accessibles pour la plupart d’entre eux. Ces stratégies<br />

d’intensification et de spécialisation (choix de la culture de la pomme de terre par exemple<br />

comme culture principale) ont été observés chez les fellahs des PPI qui ont abandonné<br />

certaines cultures pour des raisons diverses (concurrence du marché, déprédation, coût de<br />

main-d’œuvre élevé, etc.).<br />

Les exploitations des pluriactifs se caractérisent par la réduction au maximum des coûts de<br />

production, tout en pratiquant une autre activité non agricole. Elles utilisent moins d’intrants<br />

et continuent de produire des légumes frais facilement commercialisables. Se sont des<br />

exploitations traditionnelles qui fonctionnent souvent hors du circuit des crédits bancaires et<br />

des projets d’aide au développement agricole menés par l’état au profit des petits exploitants.<br />

Les fellahs des exploitations modernes écoulent souvent eux-mêmes leur production sur les<br />

marchés de gros. Ceux des petites exploitations traditionnelles ont privilégié plutôt la vente<br />

directe sur l’exploitation à des revendeurs. Dans les deux cas, rares sont les fellahs qui se<br />

dirigent eux-mêmes vers les marchés forains et souks hebdomadaires pour vendre directement<br />

leurs produits au consommateur.<br />

341

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!