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Thèse _ vf_ texte inteégral - Pastel

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dominée par les plantations de l’olivier. Lors de l’aménagement des PPI, la plupart des fellahs<br />

s’étaient opposé à l’arrachage de leurs oliviers pour permettre la pratique du maraîchage<br />

intensif et la serriculture. Certains ont accepté un éclaircissage de leurs oliveraies afin<br />

d’introduire le maraîchage en intercalaire. Cette stratégie a permis, notamment aux fellahs qui<br />

n’ont pas d’autres olivettes ailleurs, de ne pas se priver de ce type de culture qu’ils<br />

pratiquaient traditionnellement depuis des générations et qui leur fournit, au moins,<br />

l’autosuffisance en huile d’olive.<br />

On se rend compte aussi que le statut privé des terres agricoles et leur rareté ont réduit les<br />

possibilités des fellahs d’étendre leur exploitation. Face à ces contraintes, les maraîchers ont<br />

introduit certaines cultures comme la pomme de terre, les tomates et le piment aux dépens<br />

d’autres (melons, pastèques et fraises). Naturellement, se sont les cultures les plus rentables et<br />

les moins exigeantes, tant en soins qu’en surveillance, qui ont été maintenues.<br />

Qu’il s’agisse des exploitations utilisant le système de culture traditionnel ou moderne, le<br />

maraîchage reste la composante principale de l’activité agricole. La filière assure en fait à la<br />

plupart des fellahs des revenus réguliers et échelonnés tout au long de l’année. Ces objectifs<br />

sont atteints grâce au développement de stratégies individuelles de production et/ou<br />

collectives. Cela se traduit par l’organisation des cultures selon des impératifs complexes,<br />

diversifiés et étroitement liés, tant aux facteurs de production qu’aux conjonctures du marché.<br />

Afin d’assurer une production concurrentielle, un approvisionnement régulier des marchés<br />

urbains et garantir des revenus plus stables, les maraîchers 534 tentent d’optimiser la production<br />

en exploitant rationnellement le sol cultivable, tout en restant attentifs aux fluctuations du<br />

marché. Par ailleurs, l’utilisation intense des mêmes terres est souvent liée à la petitesse des<br />

exploitations. Mais, on découvre que la plupart des fellahs sont suffisamment éclairés sur le<br />

problème d’épuisement du sol. C’est pourquoi ils appliquent toujours la rotation des cultures<br />

et quelquefois de la jachère.<br />

A-2- L’utilisation du calendrier cultural, une forme de professionnalisation<br />

___________________________________________________________________________<br />

Comment s’organisent les cultures à différentes périodes de l’année et en divers lieux ?<br />

- avez-vous un plan de production, un calendrier cultural ?<br />

- pratiquez-vous l’assolement ou la rotation des cultures ?<br />

- pratiquez-vous la jachère ?<br />

L’organisation du travail dans l’exploitation s'accomplit, dans la plupart des cas, selon un<br />

calendrier cultural élaboré par le chef d’exploitation lui-même. On constate aussi qu’à force<br />

de renouveler saisonnièrement les cultures, chaque fellah garde en mémoire son propre<br />

calendrier cultural saisonnier qui pourrait être ajusté en fonction des impératifs climatiques ou<br />

socio-économiques.<br />

L’importance du calendrier cultural dans la bonne conduite des cultures a été indiquée par 24<br />

fellahs dont 18 Akoudois et 6 Hammam-Soussiens (Tableau 36). Ils déclarent tous cultiver<br />

selon un plan de production soumis à l’imprévisible. Car selon eux, « la production est sujette<br />

à des risques (maladies, catastrophes naturelles, concurrences du marché) qui peuvent<br />

534 Nous avons précisé dans le chapitre précédant que les oléiculteurs-maraichers sont au nombre de 31 sur les 35<br />

fellahs interrogés. Mais lors des entretiens, on a découvert que tous les fellahs, même ceux se déclarants<br />

uniquement des oléiculteurs, cultivent parallèlement des légumes (pour l’autoconsommation par exemple). C’est<br />

pourquoi nous avons considéré que les fellahs, même les oléiculteurs, cultivent, à des degrés variables et pour<br />

des objectifs distincts, des légumes dans leur exploitation.<br />

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