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Thèse _ vf_ texte inteégral - Pastel

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134<br />

C-2- Les politique de l’Etat<br />

C-2-1- Le rôle de l’agriculture dans l’économie urbaine<br />

Dans ce con<strong>texte</strong> politique, les différents plans de développement des années 1960 221 se sont<br />

fixés comme objectifs l’accomplissement du décollage économique par l’amélioration et la<br />

modernisation de l’agriculture. Le secteur est donc appelé à atteindre les objectifs par<br />

l’accomplissement des fonctions nourricières, économiques et sociales (satisfaire les<br />

populations en nourriture, fournir des produits agricoles pour l’exportation et participer à la<br />

réduction du chômage). Pour ce faire, l’État a consacré des investissements non négligeables<br />

pendant les premières décennies de l’Indépendance (construction de barrages, aménagement<br />

de périmètres irrigués et diversification des aides aux fellahs). Mais, comparés aux<br />

investissements dans d’autres secteurs de l’économie comme l’industrie et les services, ceux<br />

attribués à l’agriculture restent faibles, voire en deçà des attendus de l’activité 222 .<br />

La collectivisation des terres a été initiée, pendant les années 1960, comme un modèle de<br />

développement visant la mise en place de projets ambitieux en vue de promouvoir<br />

l’agriculture. Les réformes agraires étaient un préalable pour mener à bien la modernisation<br />

du secteur. Mais, la faillite des différents plans de développement des années 1960 a constitué<br />

une étape cruciale dans les choix politiques pour l’avenir du pays. Du coup, l’agriculture<br />

semble ne plus être considérée comme un des piliers du développement économique. Mai elle<br />

garde le privilège d’être modernisée, surtout au profit de l’économie urbaine. C’est en tout cas<br />

ce que l’on peut discerner du discours politique qui porte désormais plus d’intérêt à la<br />

promotion de nouveaux secteurs, capables de relever le défit de l’économie nationale. Dans ce<br />

con<strong>texte</strong>, le Premier Ministre de l’époque a prôné publiquement (en 1976) que « l’agriculture<br />

étant fortement conditionnée par les aléas climatiques, nous avons orienté nos efforts<br />

économiques vers d’autres secteurs moins vulnérables, tels que l’industrie et les services afin<br />

d’édifier une économie solide et équilibrée qui ne serait pas à la merci d’une ou deux années<br />

de sècheresse » 223 .<br />

En tout cas, le développement et la modernisation future de l’agriculture viseraient tant<br />

l’amélioration de la production que le soutien de l’économie urbaine, en développant<br />

l’industrie de transformation des produits agricoles. Et, la modernisation de l’activité a<br />

accentué l’hégémonie de l’économie urbaine qui détient le monopole de la vente des<br />

machines agricoles, du carburant et différents intrants nécessaires à l’exploitation.<br />

C-2-2- Conséquences du boom urbain de la décennie 1975-1985<br />

Les années 1970 constituent une phase transitoire dans l’histoire urbaine des villes tunisiennes<br />

notamment Tunis, Sfax et Sousse. Conforté par un excédent de la balance commerciale,<br />

enregistré pour la première fois depuis l’Indépendance, l’État s’est engagé dans<br />

l’encouragement des investissements privés et la création de petites et moyennes entreprises à<br />

travers tout le pays. La modernisation de l’agriculture, la promotion du tourisme et le<br />

renforcement de l’industrie ont été considéré comme les futurs moteurs du développement<br />

221 Il s’agit du 1 er plan (1962), 2 ème plan (1965), 3 éme plan (1969).<br />

222 Durant les trois décennies (1960-1990), la moyenne des investissements dans le secteur agricole n’était que<br />

de 16 % alors que celle de l’industrie et des services était de 84 %. Pour la seule période 1984-1987,<br />

l’agriculture et la pêche n’ont bénéficié que de 11 à 12 % de crédits contre 52 à 53 % à l’industrie et 36 à 37 %<br />

aux services (Sethom, 1992).<br />

223 Extrait du discours du Premier Ministre Hédi Nouira devant l’assemblée nationale, le 12 février 1976, in<br />

Hafed Sethom, Pouvoir urbain et paysannerie en Tunisie, Cérès Productions, Tunis, 1992, p. 129.

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