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Thèse _ vf_ texte inteégral - Pastel

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la simple implantation d’un établissement urbain (public ou privé, planifié ou non) en zone<br />

rurale peut enclencher l’urbanisation future du reste des terrains limitrophes. Malgré cela, les<br />

nouvelles extensions de la ville, tels qu’ils sont programmées dans les plans d’aménagement<br />

urbain (PAU), se font généralement aux dépens des terres agricoles, marginalisant de fait<br />

l’agriculture dans ces lieux.<br />

Il n’existe pas jusqu’à aujourd’hui, en Tunisie, une véritable politique qui intègre l’activité<br />

agricole dans les projets urbains, à l’instar de certains pays occidentaux comme la France où<br />

depuis quelque temps, les projets agri-urbains sont davantage présents dans les plans<br />

d’aménagement urbain.<br />

A-3-3- Évolution de l’assiette foncière de Sousse et reconversion de l’agriculteur<br />

Soussien dans les activités urbaines<br />

Les populations de Sousse et surtout celles des agglomérations voisines vivaient autrefois<br />

essentiellement du travail de la terre. L’activité agricole, la propriété foncière et les revenus<br />

agricoles constituent l’essentiel de l’économie rurale des différents centres urbains. Mais,<br />

l’emprise foncière des Soussiens sur les terres de l’arrière-pays s’est extrêmement réduite<br />

surtout après l’Indépendance du pays. Elle ne dépassait pas, selon Sethom (1992) un rayon de<br />

10 à 20 Km autour de la ville, car la ville de Sousse a toujours rencontré une concurrence<br />

sévère de la part des habitants des nombreux villages et des villes du Sahel environnantes.<br />

La permanence d’une vieille forêt d'oliviers privée dans l’arrière-pays de Sousse a constitué,<br />

depuis longtemps, un facteur de stabilité de l’emprise de la ville et de ses centres ruraux<br />

limitrophes, avant même l’avènement du protectorat en 1881. Ce n’est que plus tard, après<br />

l’Indépendance, que Sousse et ses bourgs ruraux ont connu un développement rapide des<br />

activités urbaines. Cela coïncide avec un début de réduction du contrôle des Soussiens sur le<br />

foncier agricole. C’est ce que confirme Sethom (1992) selon lequel l’accroissement de la<br />

population, l’extension des constructions urbaines, le développement et la diversification des<br />

fonctions commerciales et administratives ont amené le Soussien à s’adonner davantage au<br />

commerce et de moins en moins à l’agriculture.<br />

En effet, le développement socioéconomique qu’a connu Sousse avant et surtout après<br />

l’Indépendance était un des mécanismes qui a accéléré l’abandon de la pratique de<br />

l’agriculture par les Soussiens. L’extension du périmètre communal de la ville de Sousse de<br />

29 ha en 1881 à 3.884 ha en 1976 s’est accompagnée de l’extension du réseau routier et d’un<br />

étalement lâche de l’urbanisation. Cette urbanisation est faite sur de vastes superficies de<br />

terres agricoles, stérilisant d’importantes oliveraies périurbaines et engendrant l’abandon de<br />

l’entretien des terres cultivées et non encore construites. Certains terrains maraîchers,<br />

abandonnés, se sont transformés en friches. « Leurs propriétaires attendent l'occasion de les<br />

vendre pour la construction, à des prix élevés » 274 , note Hafedh Sethom. L’introduction<br />

d'équipements publics importants dans différents domaines (enseignement, santé,<br />

administration), conjuguée au développement de l’industrie touristique et des équipements de<br />

services (infrastructures routière, moyens de transport, banques, télécommunications, etc.),<br />

ont suffi pour que le Soussien renonce définitivement à la pratique de l’agriculture, tout en<br />

gardant le monopole de sa commercialisation. Face à ces mutations, « le pourcentage de<br />

population vivant de l'activité agricole est tombé au dessous de 5 % en 1962 » 275 . Cela laisse<br />

présager qu’eu égard à toutes les évolutions socioprofessionnelles, quarante années plus tard,<br />

l’agriculture a presque complètement disparu de la commune de Sousse 276 et les fellahs se<br />

sont orientés vers les activités urbaines.<br />

274 H. Sethom, op. cit., p. 35.<br />

275 H. Sethom, op. cit. p. 35.<br />

276 L’analyse des documents cartographiques, des photographies aériennes et l’observation du terrain dévoilent<br />

qu’en près de trente cinq années (1962-1994), l’étalement urbain a détruit de nombreuses oliveraies<br />

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