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Thèse _ vf_ texte inteégral - Pastel

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Depuis la deuxième moitié du XXe siècle, l’étalement urbain a remis en cause partout dans le<br />

monde les différents types d’agricultures qui nourrissaient les villes. Cette évolution s’est<br />

traduite par une progression rapide des terrains bâtis au détriment des espaces cultivés.<br />

C- La régression des agricultures autour des villes<br />

Depuis que l’agriculture a commencé à s’éloigner davantage de la ville et avant même que les<br />

planificateurs s’aperçoivent de son importance comme espace vert ouvert (non construit), une<br />

part importante de citadins avait déjà choisi l’espace rural pour y élire domicile. Le<br />

développement des infrastructures routières, des moyens de transport, ainsi que la fourniture<br />

et des unités de conservation des produits agricoles périssables conjuguée à la généralisation<br />

de l’automobile a facilité l’établissement de nouveaux rapports entre le monde urbain et<br />

l’espace rural. Aujourd’hui, on découvre en fait que la proximité de la ville ne constituait plus<br />

un atout pour le développement des activités agricoles comme cela l’était il y a quelques<br />

décennies. L’activité agricole se confronte à la concurrence d’une urbanisation rarement<br />

maîtrisée (préemption des terres pour des biens collectifs, emprise croissante des routes,<br />

implantations de zones industrielles et de l’habitat) qui semble rompre l’équilibre ancestral<br />

ville/campagne.<br />

C-1 – Le processus de recul<br />

Les terres agricoles autour des villes entrent progressivement, depuis quelques temps, dans un<br />

processus de transformation permanent et l’agriculture dans ces lieux ne cesse de connaître de<br />

sérieuses difficultés pour s’y pérenniser. De ce fait, les périphéries rurales des villes se<br />

transforment rapidement en territoires de négociation entre les usages urbains et les usages<br />

agricoles. Et, le foncier devient un enjeu monétaire, en premier lieu, parce qu’il peut porter<br />

des bâtiments ou des équipements lucratifs. Cela s’explique par le fait que l’achat d’une<br />

parcelle pour la construction des logements qui seront loués est généralement plus rentable<br />

que l’exploitation du même terrain à des fins agricoles (Moustier et al., 2004). La mobilité<br />

géographique des populations (exode rural puis exode urbain) mais aussi l’inadaptation ou<br />

l’inefficacité des instruments de planification urbaine à bien gérer l’extension de la ville sont<br />

autant de facteurs qui expliquent le déclin de l’agriculture périurbaine.<br />

Au niveau mondial, le taux d’urbanisation dans les régions méditerranéennes a en effet<br />

fortement progressé depuis 1950 : il est passé de moins de 30 % à cette date à plus de 60 % en<br />

1995, (Plan Bleu, 2000) 93 . Selon les mêmes sources de l’ONU, seuls les pays méditerranéens<br />

de l’Union Européenne avaient un taux d’urbanisation supérieur à 50 % au début des années<br />

1950. Ce seuil est largement dépassé à l’aube du XXIe siècle. Selon les pays, le taux<br />

d’urbanisation varie entre 70 % et 80 % ; et plus de 60 % de la population vit dans des zones<br />

urbaines ou périurbaines.<br />

En France, le taux d’urbanisation est passé de 59 % en 1950 à 75 % en 1995 94 et à 80 % en<br />

2004. Les villes consomment chaque année 55 000 ha de bonnes terres, selon les statistiques<br />

du Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement (1999) 95 . Le recul des<br />

terres agricoles concerne presque toutes les régions françaises. D’après l’Observatoire<br />

National de l’Agriculture (ONAGRI) 96 dont les informations ont été tirées d’une étude<br />

réalisée par le journal spécialisé Agreste Primeur, la superficie des terres agricoles cultivées<br />

en France a reculé de 720.000 ha, soit 100.000 ha par an en moyenne, entre 1992 et 1999.<br />

93<br />

Source : UN, Espaces et territoires, habitat et systèmes urbains, Population Division, Plan Bleu, 2000.<br />

94<br />

Source : UN, Plan Bleu, 2000, op. cit.<br />

95<br />

Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement, Résumé du Rapport « Résultats de la<br />

recherche et veille scientifique », 1999. http://www.ecologie.gouv.fr/IMG/pdf/19990809.pdf.<br />

96<br />

In ONAGRI (Observatoire National de l’Agriculture). http://www.onagri.nat.tn/Bulletin/bull37.PDF<br />

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