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Thèse _ vf_ texte inteégral - Pastel

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D’une manière générale, la viticulture et l'oléiculture, comme agriculture spécialisée, pérenne<br />

et potentiellement acceptée par la ville semblent s’adapter mieux au con<strong>texte</strong> périurbain. A.<br />

Fleury A. et Serran J. (2003) considèrent la vigne en France et l'olivier dans l'aire<br />

méditerranéenne comme des activités très souhaitées dans la culture locale au point qu’elles<br />

restent désirées des villes comme cadre de vie. Les vignobles, les oliveraies et les vergers<br />

d’agrumes sont convoitées grâce leur origine économique, leur ancrage identitaire et leur lien<br />

spécifique à la culture méditerranéenne. De ce fait, et malgré la ténacité des contraintes<br />

urbaines, ces agricultures trouvent encore leur place à proximité des villes et représentent<br />

encore aujourd’hui une part importante des paysages périurbains.<br />

C-2-3- Effets sur la céréaliculture<br />

L’urbanisation rapide des espaces périurbains a conduit à augmenter le revenu à l'hectare par<br />

des productions à forte valeur ajoutée comme les cultures maraîchères, l’horticulture et la<br />

floriculture. Ce n’est pas le cas de la céréaliculture, une activité très exigeante en surface dans<br />

un système dit de « grandes cultures ». De fait on se rend compte que la fragmentation du<br />

parcellaire est généralement défavorable à la pratique d’une céréaliculture mécanisée, utilisant<br />

des matériels qui se confrontent souvent à des difficultés de déplacement entres des parcelles<br />

éparpillées.<br />

Généralement, la céréaliculture en zone périurbaine constitue une activité de valorisation<br />

d’espaces mécanisables en attente. Elle permet aussi d’occuper des terres en rotation avec le<br />

maraîchage. C’est le cas des communes autour de Montpellier où se développent des parcelles<br />

de blé dur. Contrairement aux cultures pérennes, celles justifiant d’un label comme la vigne<br />

d’AOC ou d’une valeur patrimoniale comme l’olivier et qui semblent offrir une chance de<br />

sécurisation foncière, les céréales, tout comme les exploitations maraîchères en fermage,<br />

signent une occupation agricole précaire du foncier (F. Jarrige, 2004). Toutefois là où la<br />

sécurisation foncière est prise en charge par les politiques publiques de planification, les<br />

grandes exploitations céréalières comme autour de Paris, de Toulouse, de Strasbourg, de<br />

Milan , de Bologne ou de Berlin, semblent avoir un avenir assuré (Donadieu, 2007,<br />

communication personnelle).<br />

C-2-4- Effets sur l’élevage<br />

Aujourd’hui, la ville et sa couronne périurbaine rapprochée comptent beaucoup moins<br />

d’exploitations laitières que les zones rurales plus éloignées. Ce constat est à rapprocher des<br />

contraintes environnementales engendrées par l’étalement urbain. Il semble que la ville<br />

d’aujourd’hui et ses infrastructures (voies de dessertes à fort trafic, zones d’activité,<br />

lotissements) ont rendu de plus en plus difficile le développement de l’activité laitière à sa<br />

proximité. Cela semble lié au fait que les élevages urbains peuvent provoquer des nuisances<br />

ressenties tant par les citadins que par les agriculteurs. Pour les citadins, l’élevage de<br />

proximité est souvent considéré comme une source de nuisances : déplacements quotidiens<br />

des animaux, odeurs, nuisances sonores. Pour les éleveurs urbains, les vols d’animaux sur les<br />

parcelles sont des handicaps fréquents (Moustier P. et Fall A. S., 1994, Agreste Manche,<br />

2006).<br />

Selon l’IFEN (2003), ces conflits se traduisent par une difficile cohabitation avec les<br />

nouveaux résidents parmi lesquels certains n’apprécient guère les nuisances de l’exploitation.<br />

Pour les agriculteurs, les élevages intensifs leur sont prohibés et les travaux d’ensilage une<br />

angoisse. Le pâturage dans des parcelles éloignées, exigeant le déplacement quotidien des<br />

animaux sur la route, est rendu difficile par la proximité des zones urbaines, ce qui oblige les<br />

éleveurs à cantonner leur cheptel à proximité des bâtiments. La pression foncière qui<br />

s’accentue avec la stratégie spéculative des propriétaires, constitue un frein à<br />

l’agrandissement de l’exploitation, voire à la présence même de l’élevage. Les exploitations<br />

sont davantage découpées par les nouvelles voiries et les implantations urbaines. Cela se<br />

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