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Thèse _ vf_ texte inteégral - Pastel

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Les appuis à l’agriculture périurbaine surtout marchande s’expliquent par l’organisation du<br />

secteur en mobilisant les associations interprofessionnelles au profit du métier de fellah.<br />

L’encadrement de la profession et la vulgarisation ont nécessité la formation des cadres dans<br />

des institutions spécialisées, crées à cette fin. Ajoutant à cela d’autre facteurs comme<br />

l’émergence de l’agriculture de plaisance, faite particulièrement par des pluriactifs qui gardent<br />

des rapports affectifs avec le métier malgré l’exercice d’une activité non agricole. La<br />

pluriactivité peut être considérée comme une des formes d’adaptation de l’agriculture<br />

périurbaine, bien qu’elle reste peu étudiée et encore mal connue des statistiques agricoles. On<br />

ajoute à cela l’émergence de nouveau « fellahs urbains » : il s’agit de cadres supérieurs<br />

(médecin, avocat), commerçants, industriels et hommes d’affaires qui commencent à acheter<br />

et valoriser des olivettes périurbaines très peu entretenues. Toutes ces actions conjuguées à<br />

d’autres que nous allons citer, contribuent tous à la pérennisation de l’agriculture périurbaine<br />

des deux communes surtout celle d’Akouda, malgré les gênes qu’elle rencontre.<br />

• Pratique de la polyculture : l’agriculture des communes étudiées se distingue par<br />

l’existence des systèmes de production traditionnel (80 % des terres cultivables) et moderne<br />

(20 % des terres cultivables) bien adaptés, tant aux conditions naturelles qu’aux possibilités<br />

financières des fellahs et aux objectifs de la production (cultures marchandes ou non).<br />

Chatt, wilja, senia et ghaba d’oliviers sont autant de désignations qui expliquent la diversité<br />

des exploitations agricoles et des systèmes de culture ainsi appliqués. Leur organisation<br />

spatiale évolue du centre vers la périphérie selon deux repères : la ville et la mer 635 . En effet,<br />

jardins maraîchers et swani se localisent immédiatement autour des villes. Ensuite, ce sont les<br />

oliveraies conduites en meskat qui occupent le reste de l’espace périurbain jusque dans<br />

l’arrière pays. A partir de la mer, on trouve respectivement chatt et wilja (des jardins<br />

maraîchers) suivis par les swani où l’on pratique la polyculture. Les oliveraies occupent le<br />

reste de l’espace.<br />

Le maraîchage tel que pratiqué traditionnellement se développe sous deux formes à Sousse<br />

nord : une forme en couronnes (qu’on peut désigner par ceinture maraîchère) autour de<br />

Hammam Sousse et Akouda et une forme linéaire établie tout au long du littoral des deux<br />

communes. Paradoxalement, l’étalement urbain évolue en fonction de la répartition spatiale<br />

des cultures maraîchères et de la polyculture. L’olivier comme agriculture pérenne résiste<br />

mieux. Il semble qu’outre sa protection par les lois en vigueur, il résiste grâce à la place qu’il<br />

occupe dans les choix du fellah : l’olivier est considéré à la fois pour la production, son<br />

caractère patrimonial, et son rôle dans la sécurisation de la propriété foncière. Très souvent, il<br />

constitue, en l’absence d’obstacles naturels, un frein à l’avancement des fronts urbains.<br />

• Appui des politiques agricoles : l’appui de l’agriculture de Hammam Sousse et Akouda a<br />

pris plusieurs formes. Cela remonte à la fin des années 1960 et au début des années 1970,<br />

période pendant laquelle le secteur a connu le développement des cultures intensives à<br />

caractère marchand (cultures sous abris serres et de plein champ), suite à l’aménagement de<br />

plusieurs hectares de périmètres irrigués. Les produits, essentiellement maraîchers, étaient<br />

destinés à l’approvisionnement des populations urbaines et aux futurs établissements<br />

touristiques.<br />

• Formation de cadres supérieurs : le développement de l’agriculture s’est accompagné<br />

par le développement de l’enseignement supérieur agricole. Ce fut alors la création en 1971<br />

de L’Institut des Cultures Irrigués de Chott Mariem, devenu l’Ecole Supérieure d’Horticulture<br />

635 Nous considérons ici la mer, tout comme la ville, comme des points de départ ou bien des centres à partir<br />

desquelles se propage l’activité agricole.<br />

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