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Thèse _ vf_ texte inteégral - Pastel

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spécialisée ainsi que le vieillissement des fellahs peuvent parfois, selon eux, amener des<br />

fellahs à ne pas cultiver des parcelles pendant trois années de suite.<br />

En tout cas, quoique rarement pratiquée chez les fellahs d’Akouda, la jachère semble ne<br />

concerner que les fellahs propriétaires et disposant d’une superficie suffisante qui leur permet<br />

cette pratique. Les locataires eux ne pratiquent, ni friche ni jachère non plus. « Moi en tant<br />

que locataire, je ne peux ni laisser des parcelles en friches ni pratiquer la jachère, puisque le<br />

loyer est payé annuellement et je n’ai pas intérêt de payer le loyer pour des parcelles que je<br />

n’exploite pas 502 .<br />

B-3-4-2- Les causes du développement de la friche<br />

_________________________________________________________________________<br />

Pourquoi les friches ?<br />

Afin de mieux comprendre les raisons de la déprise agricole dans les stratégies des fellahs,<br />

nous leur avons posé une question complémentaire « pourquoi en fait les friches ? ». Pour la<br />

moitié des fellahs Hammam-Soussiens ayant déclaré avoir des friches, les causes étaient les<br />

difficultés rencontrées pour valoriser les terres. La rareté de la main d’œuvre et la baisse des<br />

rendements sont, selon eux, parmi les causes principales. Pour l’autre moitié des fellahs, cela<br />

est du au reclassement des terres par le nouveau plan d’aménagement urbain comme réserves<br />

foncières pour de nouvelles extensions urbaines. La localisation de ces terres agricoles dans le<br />

périmètre communal où la rareté des terrains urbanisables coïncide avec une demande accrue<br />

en terrain à bâtir de la population urbaine, l’expose d’emblée aux utilisations urbaines<br />

(habitat, industrie, voieries, etc.). La plupart des swani périurbaines sont désormais incluses<br />

dans le nouveau plan d’aménagement urbain. « C’est déjà programmé pour l’urbanisation et<br />

nous ne pouvons plus dépenser davantage d’argent dans une agriculture aléatoire », disent<br />

les fellahs Hammam-Soussiens.<br />

Tableau 26 : Les causes du développement de la friche<br />

Nombre de fellahs<br />

H. Sousse Akouda Les deux communes<br />

difficulté du travail, rareté de la main<br />

d’œuvre et baisse des rendements<br />

3 - 3 20 %<br />

C’est déjà programmé pour l’urbanisation<br />

et je ne veux pas dépenser d’avantage<br />

dans une agriculture aléatoire<br />

3 - 3 20 %<br />

parcelle en attente de vente - 3 3 20 %<br />

conflits familiaux entre héritiers ou<br />

exploitation déjà partagée.<br />

- 6 6 40 %<br />

Total 6 9 15 100 %<br />

Sur les 9 fellahs akoudois, 3 d’entre eux mettent en friche des parcelles en situation de vente<br />

ou prêtes à l’être. Les terres en friche sont davantage valorisées par l’urbanisation et se sont<br />

souvent transformées en friches pâturées (fig. 10) pour des éleveurs souvent sans terre. Pour<br />

les 6 autres fellahs, les conflits familiaux entre les ayants droit, constituent souvent une source<br />

de gel des cultures et de mise en friche des terres. Cela concerne aussi bien d’anciennes senias<br />

que des exploitations au sein même de la zone irriguée. Le partage de l’exploitation (souvent<br />

de taille petite) entre les héritiers constitue lui aussi une cause de l’émergence de la friche. Le<br />

502 Extrait des entretiens avec un fellah locataire dans les PPI de Chott Mariem.<br />

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