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Thèse _ vf_ texte inteégral - Pastel

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troisième quart du XXe siècle, on s’aperçoit que le nombre des fellahs est en augmentation,<br />

pour les mêmes terres cultivables. Plus de 60 % des fellahs interrogés n’ont commencé à<br />

cultiver leurs terres qu’après l’Indépendance du pays. En revanche, l’atomisation des familles<br />

et les partages successoraux qui suivirent ont généré la réduction de la taille des exploitations<br />

et un morcellement plus accentué du foncier agricole.<br />

À la question « depuis quand cultivez-vous ces terres ? », près de la moitié des Hammam-<br />

Soussiens interrogées (soit 6 fellahs) déclarent cultiver leurs terres avant l’Indépendance du<br />

pays, 5 fellahs entre 1956 et 1980, et les 4 autres fellahs, après 1980. Alors qu’à Akouda on<br />

dénombre respectivement et pour les mêmes périodes 7 ; 9 ; et 4 fellahs. L’analyse des<br />

résultats révèle aussi que 14 fellahs dans les deux communes ont commencé à pratiquer<br />

l’agriculture entre 1956 et 1980. Il s’agit essentiellement du groupe des de fellahs dont la<br />

tranche d’âge est comprise entre 40 et 60 ans. Dans ce groupe, on trouve des acquéreurs par le<br />

systèmes m’gharsa ou bien des héritiers par voie successorale suite au vieillissement ou au<br />

décès du père. En revanche et au moment où les plus vieux, soit plus du tiers de l’effectif total<br />

dans les deux communes, pratiquent le métier de fellah avant 1956, ceux dont l’exercice du<br />

métier de fellah est relativement récent (depuis 1980), soit 8 sur les 35 fellahs, sont formés de<br />

jeunes et de retraités de la fonction publique ou du privé.<br />

B-3-4- Prédominance du faire-valoir direct et faiblesse du métayage<br />

Les modes d’accès à la terre, dans les communes étudiées, sont dominés par des propriétés<br />

privées, individuelles ou familiales, gérées en faire-valoir direct 492 . Mais cela n’empêche la<br />

présence de deux autres modes de faire-valoir : le métayage et la location. En effet, 29 parmi<br />

les 35 fellahs interrogés sont propriétaires de leur terre et exploitent en faire-valoir direct<br />

contre seulement 6 fellahs (17 % de l’effectif) qui exploitent en faire-valoir indirect, 3 en<br />

métayage et les 3 autres en location.<br />

La prédominance du faire-valoir direct laisse peu de place à d’autres formes d’exploitation<br />

comme le métayage ou la location. En effet, nous n’avons enregistré que deux métayers<br />

seulement parmi les fellahs de Akouda contre un seul parmi ceux de Hammam Sousse. Quant<br />

à la location, elle ne concerne que 3 fellahs Akoudois. Les locataires sont, soit des monactifs<br />

désireux d’agrandir leur exploitation ou bien des exploitants sans terre (exploitation en<br />

location totale). Les locations se font chez des propriétaires installés en ville ou dépourvus de<br />

moyens financiers suffisants pour développer une agriculture rentable, des absentéistes, des<br />

fellahs sans successeurs, des retraités, etc. Les baux, souvent oraux, sont conclus<br />

généralement pour de courtes périodes (contrat d’une année renouvelable).<br />

Un de ces fellahs loue une exploitation de six hectares pour 400 dinars par hectare et par an,<br />

depuis le début des années 1980, alors qu’avant 1970, les loyers annuels ne dépassaient pas<br />

les 50 dinars par hectare. « Le propriétaire de ces terres s’est orienté vers le commerce depuis<br />

la fin des années 1980, raconte le fellah. Et, en l’absence de successeurs (tous les enfants sont<br />

devenus des fonctionnaires), je continue d’exploiter ces terres en location » 493 . L’éloignement<br />

de l’exploitation de l’influence urbaine ainsi que les bonnes relations établies entre<br />

l’exploitant et le propriétaire foncier (un bon entretien des cultures notamment les oliviers,<br />

paiement régulier du loyer, etc.), ont fait que le loyer a évolué modérément. En effet, le loyer<br />

annuel est passé seulement de 400 à 600 dinars par hectare, en plus de 20 ans, alors que les<br />

492 Au niveau national, le faire-valoir direct concerne 91 % des exploitations contre 2,5 % pour la location et 5,4<br />

% pour le métayage, (Abaab, 2002).<br />

493 Extrait des entretiens avec un fellah.<br />

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