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Thèse _ vf_ texte inteégral - Pastel

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265<br />

CHAPITRE 1<br />

Stratégies générales d’adaptation à la périurbanité<br />

Certains fellahs associent tradition et modernité en utilisant le système de production<br />

traditionnel pour les olivettes et le système de production moderne et intensif pour les cultures<br />

maraîchères ou l’élevage. Les oléiculteurs sont les seuls fellahs dont l’exploitation peut être<br />

considérée comme spécialisée dans une seule filière comme dans les grandes cultures<br />

céréalières du nord du pays.<br />

Par ailleurs, les différentes cultures pratiquées sont liées aux conditions climatiques et à celles<br />

du marché ainsi qu’aux changements géographiques des espaces périurbains. Qu’il s’agisse<br />

des agricultures traditionnelles ou modernes, les fellahs adoptent des stratégies dictées le plus<br />

souvent par les influences de la proximité urbaine et des possibilités d’écoulement de la<br />

production. La disparition de certaines cultures comme les variétés locales de cucurbitacées et<br />

l’introduction de nouvelles variétés plus productives sont dictées, non seulement par les<br />

orientations agricoles de l’État mais ils sont largement appuyées par des stratégies diverses,<br />

émanant généralement de l’initiative individuelle du fellah. Ces stratégies, souvent orientées<br />

par les possibilités financières et les ambitions futures du fellah, sont au centre de la<br />

consistance ou de la fragilité de l’activité agricole en zones périurbaines.<br />

Classification des fellahs selon le type de l’exploitation<br />

En se basant sur certains critères distinctifs comme l’importance des cultures pratiquées, il est<br />

possible d’envisager l’existence de trois groupes de fellahs : les oléiculteurs qui peuvent<br />

pratiquer un peu de maraîchage d’autoconsommation, les oléiculteurs-maraîchers et les<br />

maraîchers qui vendent leurs produits sur les marchés, mais en se réservant une partie pour<br />

leur autoconsommation.<br />

On discerne que la plupart des exploitations dans les communes étudiées ne sont pas d’un seul<br />

tenant. Cela leur a permis d’appliquer le système de production traditionnel pour certaines<br />

cultures comme l’olivier et le système de production moderne et intensif pour les cultures<br />

maraîchères et/ou l’élevage. Il est donc exceptionnel de trouver des exploitations spécialisées<br />

dans une seule filière, même si la pratique de la monoculture comme l’olivier laisse entendre<br />

la spécialisation. Cela s’explique par la dispersion de la propriété familiale, produite à son<br />

tour par un legs souvent éparpillé.<br />

Les oléiculteurs sont en général des pluriactifs qui pratiquent un maraîchage marginal. Les<br />

oliviers, dérivés d’un héritage en général, ont pour rôle essentiel l’approvisionnement de la<br />

famille en huile. Dans ce cas, les oliviers ne bénéficient que d’un investissement minimum<br />

(très peu de labour et peu ou pas de fumier). Ces fellahs se sont contentés de ce que leurs<br />

aïeuls leur ont légué, sans pour autant poursuivre convenablement l’entretien de ce<br />

patrimoine. Les impluviums sont peu ou pas du tout entretenus, tout comme les tabias qui se<br />

dégradent progressivement et perdent leur fonction essentielle, la rétention des eaux de<br />

ruissellement au profit des oliviers.<br />

Qu’il s’agisse de l’oléiculture en sec (meskat) ou celle irriguée (dans les swani et les PPI),<br />

elles répondent, en retour, à des stratégies multiples (commerciales, foncières ou<br />

patrimoniales) que chaque fellah adopte selon ses besoins socio-économiques. La proximité

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