03.07.2013 Views

Thèse _ vf_ texte inteégral - Pastel

Thèse _ vf_ texte inteégral - Pastel

Thèse _ vf_ texte inteégral - Pastel

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

formation d’exploitations bien organisées et productives. C’est ce que remarque aussi<br />

(Karray, 2005) selon lequel les efforts d’encadrement, de formation et de vulgarisation<br />

déployés par les services techniques des structures publiques 532 et l’association des<br />

oléiculteurs ne sont pas parvenus à une meilleure organisation du secteur surtout que la<br />

plupart des oléiculteurs notamment les propriétaires d'exploitations de petite taille n’adhèrent<br />

pas à des coopératives de services ou de production. « Ils sont, par conséquent, dépourvus de<br />

pouvoir de négociation des prix en amont avec les fournisseurs d’intrants, les cueilleurs, les<br />

tailleurs, les tractoristes et les transporteurs et en aval avec les collecteurs ou les<br />

oléifacteurs » 533 .<br />

C-4-2- Emergence de nouveaux oléiculteurs urbains<br />

On découvre dans le même temps l’émergence de nouveaux exploitants, des citadins fortunés<br />

qui commencent à investir dans l’agriculture. Leur objectif n’est pas vraiment la production<br />

pour vendre. Ils pratiquent plutôt une agriculture d’autoconsommation et de loisirs ; puisqu’ils<br />

y passent les week-ends et une partie des vacances dans des villas somptueuses construites à<br />

cette fin. Il s’agit surtout de citadins aisés et passionnés par la villégiature qui semblent suivre<br />

les traces des bourgeois des médinas d’autres fois. L’amélioration actuelle des routes a permis<br />

à ces nouveaux oléiculteurs urbains de se déplacer rapidement entre leur résidence en ville et<br />

leur oliveraie éloignée jusqu’à 30 km, dans l’arrière pays. Les oliveraies sont transformées<br />

peu à peu en senia où l’on cultive d’autres fruitiers et des légumes arrosés par l’eau d’un puits<br />

réalisé à cette fin. Faute de données statistiques sur ces nouvelles exploitations, nous n’avons<br />

pas pu savoir ni leur nombre ni pouvoir estimer leur importance dans l’activité agricole. En<br />

revanche, nous savons (par le biais d’informateurs) qu’il s’agit de domaines acquis par des<br />

commerçants, industriels, hôteliers, avocats, médecins, etc.<br />

Lors d’une sortie sur terrain accompagné de Mohamed Youssef, un technicien de l’ISA Chott<br />

Mariem, originaire de Kalaâ El Kebira, nous avons eu l’occasion de visiter une de ces<br />

exploitations acquises et nouvellement réaménagées. Il s’agit d’un industriel qui a voulu<br />

investir dans l’agriculture pour les motifs cités plus haut. L’exploitation couvre près de cinq<br />

hectares plantés d’oliviers sans meskat dans une zone vallonnée et sensible à l’érosion.<br />

Convaincu de l’importance des meskats, tant pour le développement des oliviers que pour la<br />

stabilité et l conservation du sol, cet exploitant a engagé des travaux d’aménagement de<br />

meskat avec des ouvriers non qualifiés (dans les travaux des meskats) en utilisant des moyens<br />

mécaniques modernes (tracteurs, bulldozer) pour réaliser les terrassements. Cet oléiculteur<br />

urbain a imité les anciens fellahs en cultivant les bas fonds des ravins après la réalisation<br />

d’importants travaux de terrassement.<br />

Les melons cultivés en intercalaire avec les jeunes oliviers sont arrosés par l’eau d’un forage<br />

qu’il a réalisé à cette fin (Figure 82). Mais ce qui est remarquable dans ces aménagements,<br />

c’est que les tabias (Figure 83, photo 1) n’ont pas été accompagnés des soins nécessaires en<br />

vu de leur stabilisation (tassement, fixation par des plantes grasses ou des déchets agricoles,<br />

aménagement adéquat des manfess, etc.), comme le faisait les fellahs d’autres fois.<br />

532 Il s’agit de la Direction Générale de la Production Agricole (DGPA), l’Agence de la Vulgarisation et de la<br />

Formation Agricoles (AVFA), l’Office National de l’Huile (ONH), l’Institut de l’Olivier, le Commissariat<br />

Régional au Développement Agricole (CRDA) et la Cellule Territoriale de Vulgarisation (CTV) qui concourent<br />

tous et chacun pour sa part au développement du secteur agricole. Ces structures disposent de services technique<br />

et de gestion qui aident les fellahs assurer la programmation, le suivi et l’évaluation de l’activité agricole.<br />

533 Karray Boubaker, op. cit., p. 17.<br />

309

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!