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Thèse _ vf_ texte inteégral - Pastel

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comme fellahs mais l’agriculture reste toujours pour nous une activité secondaire » 614 ,<br />

exprimaient trois exploitants. En tout cas, vendre là où il y a une demande de terrain à bâtir et<br />

acheter des terres agricoles dans l’arrière pays, loin de la menace de l’urbanisation est un<br />

choix envisageable pour la plupart de ces fellahs.<br />

C’est dans ce groupe qu’on trouve aussi quelques fellahs qui ne croient pas trop à<br />

l’éventualité d’une vente imposée de leur exploitation. Ils déclarent s’opposer à une telle<br />

action. « Je ne vendrais pas mes terres, disait le fellah B. A., malgré la pression urbaine<br />

actuelle qui distingue la région de Chott Mariem. Dans l’impossibilité d’achat de nouvelles<br />

terres cultivables, j’ai toujours cherché à agrandir mon exploitation par la location, surtout<br />

des terres abandonnées. Je cultive d’ailleurs 3 hectares en location malgré que cette forme de<br />

production se fait de plus en plus rare dans notre région, poursuit-il. Mon seul problème<br />

réside dans la difficulté de bien gérer mon exploitation déjà divisée en trois parties distantes<br />

de prés de deux kilomètres les unes des autres. Toutefois, je me débrouille pour optimiser mes<br />

productions et honnêtement tout ce que je cultive est rentable 615 .<br />

Pour 4 fellahs qui forment le troisième groupe, la délocalisation de l’exploitation est<br />

conditionnée par des facteurs sociaux qui détermineront la poursuite ou bien l’arrêt de<br />

l’activité. « Je m’installerais ailleurs si mon fils le veut, car moi je suis vieux et je ne peux<br />

plus me consacrer davantage à l’agriculture », disait un fellah octogénaire. En fait, la<br />

vieillesse et l’absence de repreneur sont des causes de l’abandon du métier de fellah.<br />

Toutefois, nous avons remarqué que dans bien de cas, l’attachement de la vieille génération<br />

des fellahs à leur métier ne fait aucun doute. De vieux fellahs sont souvent impliqués<br />

directement dans les travaux de l’exploitation. « Tant que je peux encore cultiver, je ne<br />

renonce, ni à mon métier ni à mon exploitation », disait un vieux fellah. D’autres fellahs âgés<br />

ont réduit leur rôle à la supervision des travaux effectués la plupart du temps par des membres<br />

de la famille (figures 88 et 89). Leur rôle s’inscrit surtout dans une logique d’apprentissage du<br />

métier aux enfants en les soutenant moralement (figure 89).<br />

Figure 88 : Une vieille femme participe au<br />

désherbage des cultures dans une senia située en<br />

face de l’hôpital Sahloul au moment où son fils<br />

(pluriactif) s’occupe d’un atelier de menuiserie<br />

juxtaposant la senia (Hammam Sousse)<br />

364<br />

Figure 89 : Deux jeunes Hammam-Soussiens,<br />

pluriactifs, contribuent à l’installation de<br />

l’arrosage goutte à goutte pour les cultures de<br />

pommes de terre sous le regard attentif de leur<br />

grand père, PPI de Foukaïa, (Chott Mariem)<br />

614 Extraits des entretiens avec les fellahs.<br />

615 Extraits des entretiens avec B. A. un fellah de Chott Mariem sans successeur et qui a toujours fait recours à la<br />

main-d’œuvre saisonnière.

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