03.07.2013 Views

Thèse _ vf_ texte inteégral - Pastel

Thèse _ vf_ texte inteégral - Pastel

Thèse _ vf_ texte inteégral - Pastel

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Vingt et un sur les 35 fellahs interrogés (10 Hammam-Soussiens et 11 Akoudois) ont déclaré<br />

autoriser une promenade libre aux visiteurs désireux de découvrir leur exploitation. Toutefois,<br />

on a constaté d’après les déclarations des fellahs que les exploitations d’Akouda, notamment<br />

celles des PPI où se concentrent les cultures intensives, sont plus fréquentées. Contrairement<br />

aux cultures traditionnelles, les cultures intensives intéressent davantage tant des étudiants et<br />

techniciens stagiaires, agronomes et chercheurs que les services de vulgarisation. Les<br />

objectifs de ces visites sont divers (essais variétaux, études des maladies, conseils techniques<br />

en vu d’améliorer la production et de garantir des produits de qualité etc.).<br />

Pour certains fellahs, l’acceptation des visites émane parfois d’un désir de faire connaître aux<br />

autres leur métier, échanger des idées et pourquoi pas bénéficier de quelques conseils<br />

fructueux. « J’ai toujours profité de certaines idées novatrices que détiennent les ingénieurs<br />

et même les stagiaires qui arrivent dans mon exploitation », disait B.C.M., un fellah de 72<br />

ans. Á l’exception de 4 fellahs qui n’ont pas voulu répondre à cette question, 10 autres ont<br />

plutôt exprimé leur refus d’accueillir des visiteurs dans leurs exploitations. Ils légitiment leur<br />

refus par les gênes qui pourraient être occasionnées (piétinement, vandalisme, déprédation,<br />

etc.) que nous avons expliqués antérieurement.<br />

Conclusion<br />

Les monoactifs des fellahs contribuent au maintien de l’agriculture périurbaine en se<br />

concentrant sur les cultures rentables et facilement commercialisables. Ils développent par<br />

exemple les cultures de plein champ aux dépens des cultures protégées (très exigeantes en<br />

intrant et soins). Mais ils restent toujours vigilants face aux gênes occasionnées par la<br />

proximité urbaine, ce qui les oblige de faire des choix dans les cultures à pratiquer. Dans le<br />

même temps, tandis que le fellah monactif se consacre exclusivement à l'activité agricole, les<br />

autres membres de la famille peuvent ainsi réduire leur participation sur l'exploitation agricole<br />

en faveur d'une activité extérieure.<br />

La pluriactivité peut découler d’une nécessité car elle permet d'assurer un complément de<br />

revenu familial minimum stable ou de garantir la pérennité de l'exploitation agricole en aidant<br />

à son financement (réinvestissement du revenu de l’activité urbaine dans l’agriculture). Dans<br />

ce cas, la pluriactivité est à l’origine de la permanence de l’agriculture autour des villes<br />

étudiées.<br />

Par ailleurs, il est souvent difficile pour un fellah de concilier à la fois l’activité agricole et<br />

une autre non agricole, surtout pour les exploitations se consacrants au maraîchage intensif et<br />

à l’élevage intensif hors-sol qui nécessite, en plus de l’entretien ordinaire du bétail, deux<br />

traites quotidiennes. Mais la faiblesse du revenu agricole oblige souvent le fellah à exercer<br />

une activité secondaire non agricole rémunérée, pour assurer un complément de revenu.<br />

La pluriactivité est plus développée dans les exploitations traditionnelles surtout parmi les<br />

oléiculteurs et les oléiculteurs-maraîchers. Elle concerne aussi des exploitations modernes de<br />

grande culture (pomme de terre et tomate de plein champ). Ces exploitations ont souvent<br />

recours à la main-d'œuvre salariée alors que celle d'origine familiale régresse. Cette régression<br />

est liée aux conditions de travail dans ces exploitations (moindre demande de travail, moins<br />

de contraintes journalières) et à la proximité de la ville qui facilitent l'emploi au fellah ou aux<br />

membres de la famille à l'extérieur de l’exploitation.<br />

375

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!