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Thèse _ vf_ texte inteégral - Pastel

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Pour les pluriactifs interrogés dans les communes étudiées, l’olivier constitue une source de<br />

revenu complémentaire mais indispensable. Même si la vente de l’huile d’olive est rare chez<br />

les petits oléiculteurs propriétaires de quelques oliviers (5 à 10 pieds), la production d’une<br />

huile d’autoconsommation est un facteur important dans le maintien de l’équilibre du revenu<br />

du fellah. Dans le cas contraire, le fellah est contraint d’imputer une partie des revenus<br />

provenant des autres cultures ou de l’activité secondaire pour s’approvisionner en huile de<br />

consommation. Si l’on considère l’omniprésence de l’huile d’olive dans presque tous les<br />

repas, selon la tradition Sahélienne, le budget alloué à l’achat de l’huile devient plus<br />

important notamment pour les familles nombreuses.<br />

L’olivier a été considéré par un seul des fellahs Hammam-Soussiens enquêtés comme faisant<br />

partie des cultures rentables. Pour les Akoudois, cinq d’entre eux, soit 25 % de l’effectif des<br />

fellahs interrogés, ont déclaré l’olivier comme une culture rentable, un résultat qui peut<br />

s’expliquer par l’importance de cette culture dans les exploitations de Akouda. « La culture<br />

de l’olivier paye bien pour ceux disposant de plusieurs hectares » 522 , disait un fellah de<br />

Akouda.<br />

B-2- Des stratégies de conservation liées à d’autres facteurs<br />

B-2-1 Un entretien plus ou moins facile lié surtout à la rusticité de l’arbre<br />

Comparé aux autres cultures comme le maraîchage, la culture de l’olivier est considérée par<br />

les fellahs comme une filière moins exigeante en temps de travail et en soins culturaux.<br />

Pourtant, la productivité de l’olivier reste étroitement liée à la qualité de l’entretien, dans le<br />

Sahel. L’importance des différentes opérations d’entretien, notamment les labours, se traduit<br />

par l’amélioration de la perméabilité du sol aux eaux de ruissellement et permet aux oliviers<br />

de profiter des moindres pluies et de mieux produire. Toutefois, les fellahs se confrontent à la<br />

contrainte de la main d’œuvre nécessaire pour réaliser les travaux qu’exige la culture de<br />

l’olivier. Le labour traditionnel par attelage est devenu une opération onéreuse depuis que la<br />

main d’œuvre agricole compétente est de moins en moins disponible. Cette rareté coïncide<br />

avec un début d’abandon des opérations de labour par des successeurs souvent absentéistes,<br />

ce qui compromet sérieusement les rendements.<br />

Actuellement, le labour mécanique, effectué par certains fellahs n’est pas approprié au<br />

meskat, notamment ceux localisés sur des terrains assez accidentés. Le tracteur occasionne<br />

des dégâts énormes à l’ouvrage meskat (endommagement des tabias, tassement du sol, et<br />

irrégularité de la surface du mankâa), ce qui nuit à une irrigation homogène des oliviers.<br />

D’autre part, même si l’on admet les labours mécaniques, l’opération est impossible pour<br />

certaines olivettes inaccessibles pour les engins, vu l’importance de la hauteur des tabias. Et<br />

même dans le cas d’accessibilité des engins, la frondaison basse des oliviers rend difficile le<br />

passage du tracteur sous les oliviers.<br />

Selon les fellahs, le labour traditionnel (traction animale) est plus approprié et plus efficace<br />

que celui fait de manière mécanique. Il s’adapte parfaitement à une bonne infiltration des eaux<br />

de ruissellement bien qu’il soit de plus en plus abandonné, faute de main d’œuvre agricole.<br />

Les fellahs considèrent aussi que les oliviers d’âge moyen (ni trop jeune ni trop vieux)<br />

résistent mieux et produisent avec un minimum d’entretien. Dans certaines oliveraies, seules<br />

les opérations de la taille sont effectuées juste après la cueillette et pourtant les rendements<br />

notamment durant les années pluvieuses sont bons, selon les fellahs. C’est grâce à cette<br />

522 Extrait des entretiens avec les fellahs.<br />

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