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Thèse _ vf_ texte inteégral - Pastel

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considère l’importance de la serriculture durant la première décennie de la création des PPI,<br />

on constate que plusieurs rangées d’oliviers ont été arrachées. Certains fellahs n’ont conservé<br />

que la première et la dernière rangées. D’autres ont procédé simplement à l’arrachage de deux<br />

oliviers sur trois sur toutes lignes. Il s’agit surtout des fellahs qui n’avaient pas d’autres<br />

oliveraies en dehors des périmètres irrigués 517 .<br />

Le système d’arrosage des cultures par rigoles était dominant jusqu’à la fin des années 1990.<br />

À partir de cette date et dans une stratégie à objectifs pluriels (économie d’eau, augmentation<br />

des rendements, réduction de la main d’ouvre, etc.), la plupart des fellahs ont été incités à<br />

utiliser l’arrosage goutte à goutte, tant pour les cultures maraîchères que pour les arbres.<br />

La réussite du système meskat est tributaire des conditions climatiques et de l’entretien de<br />

l’ouvrage. « Mes oliviers sont conduits en meskat, disait un fellah, mais les meskats ne sont<br />

plus entretenus comme avant. Le manque de la main d’œuvre agricole et sa cherté sont à<br />

l’origine d’une baisse des rendements qu’on observe d’une année à l’autre » 518 . Cette baisse<br />

des rendements pour les mêmes causes précitées a été étudiée par Selmi et al (2001) selon<br />

lesquels, « les productions sont variables d'une année à l'autre en raison de l'alternance de la<br />

production oléicole et de l'insuffisance des opérations d'entretien des plantations » 519 .<br />

Selon l’exploitant J.G., un jeune fellah de Hammam Sousse, pluriactif et âgé de 35 ans,<br />

« certaines meskats n’accomplissent plus convenablement leur rôle, depuis qu’ils ont été<br />

fragmentés par les voies de circulation périurbaines sans tenir compte de l’agriculture de<br />

proximité. Le passage de la route touristique, par exemple, a coupé notre oliveraie en deux.<br />

La partie Est de l’oliveraie ne reçoit plus que l’eau de pluie qui tombe directement sur la<br />

parcelle. La construction des trottoirs s’est accompagnée par la déviation des eaux de<br />

ruissellement en dehors des terres cultivées » 520 . Aujourd’hui, les nouveaux aménagements<br />

routiers en zone périurbaine sont en passe de perturber l’écoulement naturel des eaux de<br />

ruissellement dont une quantité importante est déviée vers les ravins limitrophes et les oueds<br />

avant de se déverser dans la mer.<br />

Mais ce que l’on peut constater d’une manière générale, c’est que la plupart des fellahs sont<br />

des oléiculteurs. Les pluriactifs parmi eux sont des héritiers qui travaillent en ville ; parfois<br />

loin de l’exploitation, voire de la région (à Tunis par exemple). Les informations qui les<br />

concernent ont été obtenues, soit directement pendant une rencontre (programmée ou<br />

inopinée), soit en interrogeant les vulgarisateurs, les proches et les fellahs voisins. « C’est<br />

dans ce groupe qu’on dénombre le plus d’absentéistes », disait un vulgarisateur de la CTV de<br />

Akouda. Ils se contentent de responsabiliser quelqu’un (un proche par exemple) pour assurer<br />

la cueillette et quelques rares labours. Certaines oliveraies n’ont reçu aucune opération<br />

d’entretien depuis plusieurs années» 521 confirme le vulgarisateur. Pourtant les fellahs que<br />

nous avons enquêtés pensent que l’olivier doit sa résistance et sa longévité à son adaptation et<br />

à la facilité de son entretien après sa mise en place définitive. Mais cette « facilité » reste<br />

relative lorsqu’on sait que les générations actuelles des fellahs ont hérité des olivettes déjà<br />

517 Ces informations ont été recueillies à partir des entretiens avec les responsables de l’office de Nebhana à<br />

Chott Mariem, les fellahs et les techniciens de la CTV de Akouda).<br />

518 Extrait des entretiens avec le fellah M J, décembre, 2004.<br />

519 S. Selmi et al, La valorisation des ressources en eau aléatoires et non pérennes par le développement de<br />

l'olivier autour des lacs collinaires en Tunisie, Science et changements planétaires / Sécheresse. Volume 12,<br />

Numéro 1, 45-50, Mars 2001, http://www.john-libbey-eurotext.fr/articles/sec/12/1/45-50/<br />

520 Extrait des entretiens avec le fellah J. G., juin, 2004.<br />

521 Extrait des entretiens avec un vulgarisateur de la CTV de Akouda, 2003.<br />

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