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Thèse _ vf_ texte inteégral - Pastel

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A-1-1- L’agriculture résiste malgré une pression foncière forte<br />

L’intérêt porté à la conservation de l’agriculture urbaine et périurbaine, depuis quelques<br />

temps, s’est manifesté après que cette agriculture a été oubliée voire ignorée pendant des<br />

années, (Nasr, 2004). Actuellement, cette agriculture continue de se pratiquer dans la ville<br />

même ou dans sa périphérie proche, parfois dans ses formes les plus traditionnelles. Cela<br />

explique que l’étalement urbain n’est pas parvenu à faire disparaître totalement l’activité<br />

agricole dans et aux alentours des villes. À l’inverse, cette agriculture ne cesse de manifester<br />

des formes d’adaptation voire de résistance à la pression urbaine, malgré les transformations<br />

parfois profondes qui distinguent les espaces périurbains. Elle était et continue d’être<br />

pratiquée tant par des ruraux convaincus de l’importance de la proximité des marchés urbains<br />

que par des citadins, même aisés, désireux de fournir eux-mêmes leur propre nourriture. Il<br />

s’agit dans ce dernier cas de la présence d’économie d’autoconsommation, où des groupes<br />

sociaux autonomes organisent leur propre approvisionnement en dehors des filières<br />

commerciales. C’était le cas autrefois des formes d’agricultures comme les domaines des<br />

classes sociales aisées et des monastères, les potagers des châteaux royaux (Potager du Roi, à<br />

Versailles). Cela concernait aussi les ceintures maraîchères dont la production était destinée<br />

aussi bien à l’autoconsommation qu’à l’approvisionnement de la ville en produits frais<br />

(Donadieu et Fleury, 1997).<br />

L’activité agricole persistante est parfois intégrée par la planification urbaine au processus de<br />

développement de la ville comme en France, où l’espace agricole est souvent déclaré<br />

inconstructible dans les documents d’urbanisme. Par ailleurs la proximité des marchés urbains<br />

a été favorable au développement des activités maraîchères, de l'arboriculture fruitière et<br />

ornementale et de la floriculture en zones périurbaines. On découvre que l’agriculture urbaine<br />

résiste aussi grâce à l’émergence de nouvelles formes d’agricultures non marchandes (hobby<br />

farming)), Fleury et Donadieu, 1997 ; Fleury, 2000). C’est ce qu’observent P. Donadieu et E.<br />

de Boissieu (2001) en écrivant que « de nouvelles formes de pratiques, comme l'agriculture<br />

de plaisance et les jardins familiaux, liées surtout aux loisirs tendent à se développer tant<br />

autour des petites villes qu'à l'intérieur des grandes aires métropolitaines des pays<br />

occidentalisés » 159 . Ce n’est pas le cas dans les pays en voie de développement où d’autres<br />

facteurs sont à l’origine du maintien de l’agriculture urbaine et périurbaine.<br />

A-1-2- Dans les pays du Tiers monde, la permanence de l’agriculture urbaine<br />

tient surtout à ses rôles alimentaire et socio-économique<br />

Dans les pays en voie développement, l’agriculture urbaine, tend à être pratiquée et conservée<br />

dans et aux alentours des villes, avant tout pour des raisons d’autoconsommation et<br />

d'approvisionnement des marchés urbains en produits alimentaires frais. De fait, l’importance<br />

du rôle nourricier et socioéconomique de l’agriculture urbaine, favorisé par la proximité des<br />

marchés urbains, est à l’origine de son maintien autour des villes tropicales pauvres, (Fleury<br />

et Donadieu, 1997) et les villes de l’Afrique subsaharienne, (Moustier et Pagès, 1997). Dans<br />

ces pays généralement pauvres, l’activité continue de se pratiquer et de résister grâce à<br />

l’initiative individuelle de producteurs souvent exclus des statistiques agricoles et qui<br />

cultivent leur terres en dehors de tout appui de la part des pouvoirs publics.<br />

La renaissance de l’activité et sa résistance à l’étalement urbain s’explique aussi par sa<br />

capacité de fournir de la nourriture et des emplois. Il se trouve aussi que dans certains cas, les<br />

producteurs urbains sont soutenus et encouragés, même partiellement, par les pouvoirs<br />

publics et surtout par des organismes non gouvernementaux (ONG) et des organisations<br />

159 P. Donadieu et E. de Boisseau, 2001, op.cit., p. 48.<br />

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