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Thèse _ vf_ texte inteégral - Pastel

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A- Avant le protectorat<br />

A-1- La villégiature littorale des beys et de la bourgeoisie citadine<br />

« La Tunisie, dont le semis urbain a une origine ancienne est, depuis longtemps, un des pays<br />

les plus urbanisés du monde arabe » 4 écrit Pierre Laborde. Parallèlement et jusqu’au XIXe<br />

siècle, les espaces périphériques étaient assez appréciées pour leur convenance à la<br />

villégiature, avant même de devenir plus tard des banlieues résidentielles. « Dans les temps<br />

anciens, les riches citadins de la Carthage romaine comme ceux de la médina de Tunis<br />

rêvaient de pouvoir s’évader de leur cité, à la belle saison, pour jouir d’une vie plus libre et<br />

plus aérée à la campagne ou sur le littoral », écrit Jacques Revault 5 . La fertilité de la plaine et<br />

le voisinage de la mer offraient des conditions favorables à d’agréables villégiatures,<br />

recherchés principalement en été. Le développement des moyens des transports notamment<br />

les chemins de fer, a accéléré la formation de nouveaux quartiers résidentiels périphérique et<br />

banlieusards.<br />

Si la villégiature dans la banlieue Est de Tunis (Sidi Bou Saïd et La Marsa) était favorisée par<br />

la proximité à l’époque de Carthage, plus tard c’est la création de la première ligne de chemin<br />

de fer Tunis-La Goulette-La Marsa (TGM) 6 qui a rendu possible la villégiature des Beys<br />

Tunis et de la bourgeois urbaine dans les environs de la médina. Mais le littoral n’était pas le<br />

seul espace désiré pour sa convenance à la villégiature. Durant la belle saison, les beys se<br />

retiraient dans leur palais construit en zone rurale. Cela fut le cas des palais banlieusards<br />

comme ceux du Bardo de la Mannouba (périphérie nord-ouest de la médina) et celui de<br />

M’hamdia sur la route Tunis Zaghouan au sud-ouest de la capitale.<br />

Entre le XII e et XVI e siècles, chroniqueurs arabes et voyageurs étrangers ont rapporté la<br />

description des résidences de villégiatures (palais et jardins) hafsides qu’ils avaient eu<br />

l’occasion de visiter. Cela fut le cas de R. Brunschvig (1940) qui écrit à propos des environs<br />

de Tunis : « La banlieue offrait aussi aux regards un autre spectacle, plus riant ; celui des<br />

jardins et des vergers, principalement au nord de la ville, qui devaient à l'immigration<br />

andalouse la variété et la perfection de leurs cultures, leur agencement soigné et de bon goût.<br />

Les propriétés privées y voisinaient avec des parcs et palais sultaniens, où le souverain et son<br />

entourage venaient se délasser de la vie un peu étriquée de la Kasbah » 7 .<br />

Au XIII e siècle, le Bardo n'était qu'un lieu de villégiature des sultans hafsides. Abandonné<br />

après la conquête ottomane, le Palais du Bardo redevient la demeure des beys à partir du<br />

XVII e siècle. Pendant deux siècles, le Palais ne cesse de s'embellir et, au XIX e siècle, Ahmed<br />

Bey fait construire un nouveau palais, influencé par les architectures ottomanes et italiennes.<br />

La banlieue Nord du littoral de Tunis fut depuis longtemps un lieu de villégiature des<br />

beys. Sous le règne des husseinites (1705-1957), la Tunisie a connu un élan urbanistique qui<br />

mit en œuvre la construction de plusieurs palais à Tunis et dans sa banlieue essentiellement.<br />

« La ville de La Marsa avait été largement investie par la dynastie husseinite dès le XVIIIe<br />

4 P. Laborde, Les espaces urbains dans le monde, Nathan, Paris, 1989, p. 30.<br />

5 Jacques Revault, Palais et résidences d’été de la région de Tunis, XVI e -XIX e siècles, Editions du centre<br />

national de la recherche scientifique, Paris, 1974, p 21.<br />

6 La construction de La première ligne de chemin de fer a relié Tunis à la Marsa sous le règne de Mohamed<br />

Sadok Bey qui l’a inaugurée le 2 août 1872, suivi de celle de Tunis-Le Bardo en 1873, la Goulette-La Marsa et<br />

l’Aouina-La Marsa en 1874 et Tunis-Radès en 1980.<br />

7 Robert Brunschvig, La berbérie orientale sous les hafsides des origines à la fin XV e siècle, Tome I, Paris,<br />

Editions, Adrien-Maisonneuve, 1940, p. 355. in J. Revault (1974, op. cit. p. 23.

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