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Thèse _ vf_ texte inteégral - Pastel

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d’œuvre familiale. En s’adressant directement aux consommateurs, cette forme de vente leur<br />

permet d’encaisser aussitôt leur argent avec des bénéfices nets. Par ailleurs, l’absence des<br />

fellahs Hammam-Soussiens des marchés plus ou moins lointains comme ceux de Kairouan ou<br />

de Tunis s’explique aussi bien par la faible production que par le manque de moyens de<br />

transport particuliers. En effet, près de la moitié des fellahs ne disposent pas de moyens de<br />

transport privés. Ils procèdent à la location pour l’écoulement de leurs productions.<br />

On constate aussi que 12 sur 20 fellahs Akoudois disposent de leurs propres moyens de<br />

transport contre seulement 6 sur les 15 fellahs Hammam-Soussiens. Ce constat révèle que<br />

l’agriculture des exploitations de Akouda, plus intensive et plus productrice, permet aux<br />

fellahs d’acquérir des moyens de transport de marchandises individuels. Inversement, dans les<br />

exploitations de Hammam Sousse où prédomine le système traditionnel de culture, la location<br />

est plus adaptée à des exploitations où la production est relativement modeste.<br />

Tableau 51 : Natures des moyens de transport utilisés<br />

Nombre de fellahs<br />

Hammam Sousse Akouda Les deux communes<br />

Moyens de transport privés 6 12 18<br />

Location du moyen de transport 9 8 17<br />

Total 15 20 35<br />

« La multiplication des sondages a amélioré la production et a diversifié l’offre des produits<br />

sur le marché. Néanmoins, cela a généré la concurrence avec ses conséquences négatives sur<br />

les prix donc sur nos bénéfices, disait un des plus riches des fellahs de Chott Mariem, A. B.<br />

Avant (années 1980), les hôteliers s’approvisionnaient en légumes aussi bien de nos<br />

exploitations que du marché. Mais depuis la mise en place d’unités frigorifiques, il n’y a plus<br />

ce rapport agriculteurs/promoteurs touristique. Aujourd’hui, toutes les transactions<br />

s’effectuent entre le promoteur et le frigoriste, tout en écartant le fellah de ce circuit. Encore<br />

plus, les frigoristes profitent de s’approvisionner chez les fellahs et les marchés à des prix<br />

très bas pour les vendre ultérieurement aux restaurateurs à des prix élevés. En tout cas nous<br />

ne sommes que les parents pauvres de notre propre production» 558 .<br />

Dans ces conditions, l’agriculteur est contraint de s’aligner sur les prix offerts par le marché.<br />

Certains fellahs procèdent à la conservation d’une partie de la production dans une unité<br />

frigorifique pour profiter de l’amélioration ultérieure des prix de vente. Néanmoins, la marge<br />

bénéficiaire du fellah reste toujours étriquée après soustraction des charges supplémentaires,<br />

notamment celles de l’entreposage.<br />

Parfois, la commercialisation est effectuée selon une stratégie de réseaux plus ou moins<br />

discrets. En effet et dans certains cas, l’écoulement de la production est géré par des rapports<br />

entretenus entre les détaillants et certains fellahs. « Moi, je ne vends pas dans le marché de<br />

gros de Hammam Sousse, disait un fellah de Chott Mariem propriétaire de moyen de transport<br />

privé. J’ai constaté qu’il s’effectue une complicité entre les intermédiaires et les fellahs<br />

Hammam-Soussiens aux dépens des autres fellahs de la région. Leur production s’écoule<br />

toujours la première, même pour une qualité moins bonne que la notre. C’est pourquoi je<br />

préfère toujours vendre sur Sousse ou sur Tunis mais pas à Hammam Sousse » 559 , poursuit-il.<br />

558 Extrait des entretiens réalisés avec A. B. au courant de l’année 2004.<br />

559 Extraits des entretiens réalisés avec un fellah de Akouda.<br />

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