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Thèse _ vf_ texte inteégral - Pastel

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Dans la périphérie de Tunis, l’urbanisation, toutes formes confondues, consomme chaque<br />

année une moyenne de 517 ha durant les décennies 1960-1970 et la tendance s'est accélérée<br />

dans les années 80 (Claude Chaline, 1996). Mais, fait plus grave, le quart de ces espaces<br />

consommés était des terrains agricoles ou prévus comme tels dans le schéma directeur 41 . Le<br />

grignotage des terres agricoles se fait selon une avancée massive le long d'un front<br />

d'urbanisation continu vers le nord et le nord-ouest, de l’Ariana à la Manouba et vers le sud,<br />

dans les zones El Mourouj, Ben Arous et des foyers plus ou moins excentré de la capitale<br />

mais qui touche des communes jadis rurales comme Mornag et Khlédia, au sud, Oued Ellil et<br />

Mornaguia, à l’ouest de la capitale.<br />

Dans ce con<strong>texte</strong> d’étalement urbain incontrôlé, l’agriculture de la plaine de l’Ariana a été<br />

profondément endommagée où déjà 500 ha de terres cultivées ont été absorbés au courant des<br />

années 1980(Claude Chaline, 1996). La situation devient encore plus préoccupante, lorsqu'il<br />

s'agit de périmètres publics irrigués qui mobilisent, pour leur réalisation, des sommes<br />

considérables tirées des fonds publics. La consommation des terres agricoles par<br />

l’urbanisation tant réglementaire que spontanée était considérable notamment à partir de 1975<br />

où 600 ha de terres irriguées ont été urbanisés près de Manouba, de Séjoumi, de Mornaguia<br />

et que les effets indirects de l'urbanisation pèsent sur la productivité des espaces agricoles<br />

restants 42 .<br />

Le grignotage des terres agricoles en zone périurbaine de Tunis et du reste des villes<br />

tunisiennes n’était pas la conséquence des seules pratiques urbaines informelles (habitat non<br />

réglementaire) mais cela implique aussi les pouvoirs publics qui construisent dans des terres<br />

agricoles, y compris des périmètres irrigués 43 .<br />

On s’aperçoit donc que les responsabilités sont partagées entre l’action publique en matière<br />

des politiques d’habitat et les stratégies urbaines parallèles, celle des exclues du système légal<br />

de production de logements, les plus pauvres. Dans les régions agricoles d’Oued Ellil,<br />

Mornaghia et Mornag, ce sont des opérations d'habitat réglementé qui menacent les<br />

périmètres irrigués et prévues par des organismes officiels comme la S.N.I.T., alors que dans<br />

la plaine de l'Ariana, la plaine Séjoumi, celle de Mornag, etc., c'est surtout l'habitat spontané<br />

qui est l'élément le plus actif mais le plus destructeur, du fait de la discontinuité des<br />

lotissements clandestins qui fragmentent, sans logique, l'espace rural, selon C. Chaline (1996).<br />

Il semble que les transformations des espaces périurbains, agricoles pour la plupart, ne sont<br />

pas liées uniquement aux politiques de l’habitat mais aux politiques urbaines d’aménagement<br />

du territoire d’une manière générale.<br />

La perte des surfaces agricoles est liée à la politique touristique qui a souvent omis ou sous<br />

estimé les conséquences géographiques des implantations touristiques sur ou à proximité<br />

immédiates des terres fertiles. En effet, le développement du tourisme, dans une perspective<br />

purement sectorielle, a abouti à un grignotage des espaces agricoles les plus intensifs et où<br />

d'importants investissements ont été déjà mobilisés (A. Belhedi, 1999). A l’inverse de la zone<br />

41 Claude Chaline, Les villes du mode arabe, Arman Colin, 1996, p. 113.<br />

42 Claude Chaline, op. cit., p. 113.<br />

43 Selon C. Chaline, la régression des terres agricoles en zone périurbaine de Tunis n’est pas le résultat des<br />

pratiques urbaines individuelles (habitat non réglementaire) mais cela implique aussi les pouvoirs publics qui<br />

construisent dans des terres agricoles notamment des périmètres irrigués. « À Oued Ellil, Mornaghia et Mornag,<br />

ce sont des opérations d'habitat réglementé qui menacent les périmètres irrigués et prévues par des organismes<br />

officiels comme la S.N.I.T. ; tandis que dans la plaine de l'Ariana, la plaine Séjoumi, celle de Mornag, c'est<br />

surtout l'habitat spontané qui est l'élément le plus actif mais le plus destructeur, du fait de la discontinuité des<br />

lotissements clandestins qui fragmentent, sans logique, l'espace rural. In Claude Chaline, op. cit., p. 114.<br />

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