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Thèse _ vf_ texte inteégral - Pastel

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La plupart des oléiculteurs Hammam-Soussiens se sont réfugiés dans les communes voisines<br />

(Hergla, Sidi Bouali, Akouda, Kalaâ El Kebira) pour pratiquer l’agriculture notamment la<br />

culture de l’olivier. Il s’agit souvent de propriétés acquises auprès de fellahs absentéistes ou<br />

des retraités sans successeurs, selon un Hammam-Soussien. L’éloignement de l’oliveraie n’a<br />

jamais été un handicap, selon lui du fait que l’olivier est une culture rarement exposée à la<br />

déprédation. L’absence de l’élevage extensif est aussi un autre avantage qui préserve les<br />

oliviers contre les dégâts du bétail errant.<br />

A-2-2- Près de l’agglomération : abandonner l’entretien, mais récolter<br />

La stratégie de développement et/ou de conservation-transmission du patrimoine concerne<br />

tant des exploitations de Akouda que Hammam Sousse. La plupart des exploitations ont<br />

bénéficié d’un patrimoine foncier par transmission successorale. Mais on assiste, depuis prés<br />

de deux décennies, à l’émergence de stratégies spéculatives qui concernent particulièrement<br />

les oliveraies sous influence urbaine forte. En effet, la plupart des fellahs adoptent une<br />

stratégie d’abandon total ou partiel de l’entretien des oliviers, dans l’attente d’une possibilité<br />

de changement du statut des terres de l’agriculture à l’urbanisation. Malgré cela, ces mêmes<br />

fellahs continuent de profiter de la production tout en ouvrant les impluviums à la vente sous<br />

forme de lots de construction. Le maintien des oliviers le plus longtemps possible dans les<br />

espaces de la périurbanisation émane parfois d’une difficulté d’arrachage des oliviers 481 . Pour<br />

d’autres propriétaires, ils acceptent de vendre leurs olivettes aux spéculateurs fonciers ou à<br />

des particuliers par crainte d'expropriation. Les nouveaux acquéreurs, dépourvus de permis de<br />

construire, adoptent eux aussi deux types de stratégies. Certains gardent leur lot en tant que<br />

terre agricole jusqu’au jour où il y aurait un changement d’usage pour pouvoir construire.<br />

D’autres, plus pressés, clôturent clandestinement la propriété par un mur pour échapper au<br />

contrôle des pouvoirs publics, notamment les autorités municipales, avant d’arracher les<br />

oliviers se trouvant dans l’emprise de la villa.<br />

On constate en fait que les stratégies des oléiculteurs périurbains sont liées à plusieurs<br />

facteurs dont la localisation par rapport à la ville. En effet, les olivettes les plus proches des<br />

espaces urbanisés sont les plus exposées à la vente, même si une exploitation précaire persiste<br />

jusqu’à la vente. En revanche, les olivettes localisées dans l’arrière-pays proche se conservent<br />

mieux, même si l’entretien reste imparfait.<br />

A-2-3- Dans l’arrière-pays : conserver<br />

Les olivettes de l’arrière-pays sont moins soumises à l’influence urbaine. Les oléiculteurs,<br />

dont certains sont des retraités ou proches de la retraite, peinent à trouver un successeur,<br />

surtout membre de la famille, qui pourrait prendre en charge l’oliveraie. Car, les jeunes<br />

d’aujourd’hui travaillent en ville et se désintéressent davantage de l’agriculture. Pourtant, les<br />

oléiculteurs maintiennent le patrimoine d’oliviers comme une sorte de sécurité foncière en<br />

vue de sa transmission à leurs descendants. Pour certains pluriactifs moins jeunes, il s’agit<br />

aussi d’une alternative de repli en cas de perte d’emploi ou après la retraite. « Mois je n’avais<br />

qu’une dizaine d’oliviers obtenus par héritage, localisés dans l’arrière-pays, disait un fellah<br />

hammam-soussien. En 1985, j’avais acheté un hectare mitoyen, planté de quelques oliviers et<br />

de vieux amandiers. J’ai arraché les amandiers, très vieux, et j’ai planté des oliviers, des<br />

grenadiers et des figuiers. Aujourd’hui, je n’achète plus du marché, ni huile d’olive, ni<br />

grenades, ni figues. Je me sens bien dans mon exploitation. Je cultive quelques légumes<br />

481 L’arrachage des oliviers est strictement interdit par la loi, sauf autorisation.<br />

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