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543 ACTES DE RATISBONNE. 5U<br />
que Christ approuve es cieux ce qu'en son Nom son<br />
ministre faiot en terre. Et d'autant que la puissance<br />
des clefz s'estend plus loing, que à la remission<br />
des péchez, à ceste cause puis après nous on<br />
parlerons plus amplement.<br />
H fault aussi enseigner touchant satisfaction, ')<br />
que celle qui est propiciatoire de la coulpe, abolissante<br />
la peine éternelle, doit estre attribuée à Christ seul.<br />
Et que la satisfaction canonique, qui peült estre<br />
dicte castigatoire, receuo des Curez, et ceux qui ont<br />
l'administration des Sacremens, et accomplie en foy,<br />
destruit les causes des péchez preteritz, et remédie<br />
aux reliques de péché. Aussi qu'elle oste ou adoulcit<br />
la peine temporelle, finablement qu'icelle sert<br />
pour exemple. Or quand à la reservation dos peines,<br />
il n'y [fol. 37] a nul qui la congnoisse, sinon<br />
que Iesus Christ, auquel le Père a donné tout iugement.<br />
Et pourtant il fauit laisser au seul Dieu<br />
l'inquisition et iugement parfaict des dictes peines.<br />
Du Sacrement de Mariag'e.<br />
Le Sacrement de Mariage est particulier aux<br />
Chrestiens seulement, qui congnoissent, que Mariage,<br />
qui est ioinct et contract au Nom de Dieu<br />
et de Christ, est une coniunction saincte et approuvée,<br />
entre un seul homme et une seule femme,<br />
confirmée par la benediction et consecration de Christ:<br />
ce qui n'est pas ainsi au Mariage des infidèles. Car<br />
Christ ayant abolie la separation iudaique, que Moyse<br />
avait permis à ceste nation, p"our la dureté de leurs<br />
cœurs, a restitué le Mariage en sa premiere pureté<br />
(Matth. 19, 8): lequel aussi il a voulu estre un signe<br />
sacré de ceste coniunction excellente, de soy et de<br />
. son Eglise (Ephes. 5, 32).<br />
Or la promesse de ce sacrement gist en la parolle<br />
de Christ, quand il dict:.Celuy qui a faict du<br />
commencement l'homme, il les a faictz masle et femelle<br />
et a diet: A ceste cause l'homme délaissera<br />
père et mere, et sera adioinct à sa femme, et seront<br />
deux en une chair, parquoy ce ne sont plus<br />
deux, mais une chair. Donc que l'homme ne sépare<br />
point ce que Dieu a conioinct. Et un peu après :<br />
Moyse vous a.permis de laisser vos femmes pour<br />
la dureté de vostre cœur, mais il n'a pas esté ainsi<br />
du commencement. Parquoy quiconque délaissera<br />
sa femme, sinon que à cause d'adultère, et en prendra<br />
une aultre, il paillarde. Ce que l'Apostre expose<br />
quand il diet (1 Cor. 7, 10): le commande à<br />
ceux qui sont conioinetz par Mariage, non pas moy,<br />
mais le Seigneur, que la femme de se départe point<br />
du mary; que si elle s'en depart, qu'elle demeure<br />
1) Note marginale: De satisfaction les protestaus ont<br />
présenté leur escript,' signé D.<br />
sans se marier, ou qu'elle se reconcilie avec son<br />
mary.<br />
L'élément de ce Sacrement est celle extérieure<br />
conionction de l'homme et de la femme, par laquelle<br />
ilz sont accouplez en l'Eglise au Nom de Dieu et<br />
de Christ: Ce quo l'Apostre sainct Paul appelle se<br />
marier au Seigneur.<br />
[fol. 38] Or la vertu de ce Sacrement est, que<br />
les mariez entendent, qu'ilz sont conioinetz, non par<br />
authorité humaine, ains divine, et qu'ilz ont receu<br />
la grace, par laquelle leur convenance legitime en<br />
Mariage n'est point imputée à coulpe: par laquelle<br />
aussi le Chrestien sanctifie sa femme payenne, qui<br />
s'accorde de demourer avec luy, et que de luy proviennent<br />
enfans sainetz (1 Cor. 7, 14), c'est à dire<br />
desdiez à Dieu, par laquelle, pour abréger, ilz doivent<br />
garder loyaulté perpétuelle l'un à l'aultre, à<br />
celle fin qu'ilz soient deux en une chair, ainsi que<br />
Christ et son Eglise (Ephes. 5, 31). Les Manichéens<br />
et Tatians, qui sont aussi nommez Eucratites,<br />
') par doctrine des Diables, defendans le Mariage,<br />
sont condamnez de la censure apostolique<br />
(1 Tim. 4, 3). '<br />
Or les choses qui concernent la deliberation des<br />
separations et iugemens matrimoniaux, soient réservées<br />
à la reformation.<br />
Du Sacrement de l'unction des malades.<br />
L'unction des malades usitée en l'Eglise, est<br />
prinse de la parolle de l'Apostre sainct laques. Car<br />
sans doubte icy l'Apostre nous a laissé tel mandement<br />
de Christ, non point en son propre nom, ains<br />
comme serviteur de Iesus Christ. Y a il quelqu'un<br />
(dit-il) qui soit malade entre vous? qu'il face venir<br />
les Anciens, à celle fin qu'ilz prient pour luy, l'oingnans<br />
de huyle au Nom du Seigneur, et l'oraison<br />
de foy guarira le malade, et le Seigneur le soulagera,<br />
et s'il est en péché ilz luy seront pardonnez.<br />
En laquelle parolle gist le verbe de ce Sacrement,<br />
qui ost appréhendé par foy. Or l'huyle est Tele-,<br />
ment de ce Sacrement, par laquelle est signifié au<br />
malade, qu'estant par maladie, abbatu en l'infirmité<br />
de son corps, il doit respirer en Christ seul, qui<br />
est oinct d'huyle de liesse, par dessus tous ceux<br />
qui participent avec luy: à celle fin qu'il pense qu'il<br />
est oinct au Nom du Seigneur: que tout ainsi qu'un<br />
bon Champion, estant constitué en une extreme bataille,<br />
de paour que par aucune violence de la maladie;<br />
ou par assaulx du Diable, il ne soit surmonté:<br />
ains estant conforté en foy, foule aux piedz la chair,<br />
le monde et Sathan: et ce [fol. 39] au Nom de celuy<br />
Christ, auquel il est oingt.<br />
1) Lisez: Encratites.