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561 ACTES DE RATISBONNE. 562
res, instituans le peuple, et eux mesmes par predications,
en telle sorte toutesfoys, qu'ilz n'apportent
aucun preiudice aux Curez en leur office, faisans
lea choses, qu'ilz doyvent faire, selon les anciens
Canons.
Or à celle fin, qu'on puisse avoir telz Ministres
et Moynes, il fauldra establir des escolles aux Eglises
cathédrales et collégiales,-et aussi aux Monastères:
esquelles soyent députez gens sçavans et
craignans Dieu.
Et pource que l'ouvrier est digne de son loyer,
il fault donner aux Ministres de l'Eglise et instructeurs
d'icelle, honestes gaiges et salaires, de peur
que par indigence ilz ne soyent paresseux en leur
office.
Einablement, à celle fin que toutes ces choses
soyent maintenues en leur cours perpétuel, il fauldra
tenir selon leur .temps Conciles Généraux, Nationaux,
Provinciaux, Episcopaux, Archidiaconaux, et
aultres: esquelz de toutes ces choses sera faicte diligente
inquisition. Item à celle fin, qu'on appelle de degré
en degré, et qu'il soit congneu par ordre etdeuement
de causes Ecclésiastiques, selon les anciens Canons.
De la discipline du Peuple.
Puis qu'en la saincte Assemblée il y a des Anciens,
des anciennes, ieunes [fol. 60] pucelles, maritz,
femmes, pères et mères, enfans, seigneurs, serviteurs:
puis aussi qu'il y a diverse manière de vivre
et vocations: il fauldra que les Ministres de
l'Eglise ayent le soing, que tous en general et particulier,
conforment leur vie et meurs, selon la doctrine
Evangelique, à celle fin qu'ilz servent à leur
vocation, estudians à paix et tranquilité.
D'avantage l'usage des clefz, qui est appelle de
iurisdiction, doit estre remiz en l'Eglise, tant que
faire se pourra, et la censure Ecclésiastique doit
estre remise en son entier selon celle des Apostres
et des Canons anciens: à celle fin que ceux qui sont
publiquement vicieux, impurs, rebelles, mutins, et
contentieux, qui sont en scandale à l'Eglise, soyent
repoulsez et reiectez de la communion, et de l'office
divin, iusque à ce qu'ilz se soyent amendez.
Aussi on doit remettre en son entier la penitence
publique, tant que faire se pourra, en telle sorte,
que ceux, qui ont péché publiquement, ne soyent
point receuz en l'Eglise, sinon qu'après avoir faict
confession et obtenu reconciliation, et ce, selon la
moderation que le temps present requiert.
Finablement touchant les ieusnes, election des
viandes, festes et aultres semblables exercices corporelz,
qui sont en partie cerimoniaux, en partie
concernans la discipline, on s'accordera facillement,
moyennant que cest office soit. commis et délégué
à quelques personnages craignans Dieu et sçavans:
à celle fin, qu'ik réduisent toutes ces choses à telle
moderation, qu'elles ne mettent la corde au col à
personne ou qu'elles soyent en charge: ains pour
nous rendre plus promptz et allègres à exercer pieté,
et oeuvres véritablement bonnes: lesquelles le decalogue
et Evangile commande.
Fin du Livre mis en avant par l'Empereur, monstrant aucunement le moyen de quelque accord.
Calculi opera. Vol. V.