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222 GÉOLOGIE ALGÉRIENNE
que le vent dégage et sème au pied des bancs effrités. Les in
digènes les appellent « kerboub » (pilules).
II n'est pas rare de voir sur le « reg », sol plat de gravier
et de sable, de volumineux troncs d'arbres en silex brun-noir.
Ce sont des fûts de Gymnospermes dépourvus de leurs flèches
et de leurs branches. Ils ont jusqu'à 10 et 20 mètres de lon
gueur,
pour des diamètres de 50 à 140 centimètres. Ces arbres
géants ont apparemment subi un flottage de faible durée ;
quelques-uns ont vécu peut-être là où l'eau chargée de silice les
a pétrifiés aussitôt qu'ils se sont abattus.
Les grands végétaux terrestres ne sont pas les seuls fossiles
des vieilles alluvions du désert. On y trouve des restes de pois
sons cartilagineux ou osseux ; de dipneustes, tels que les étran
ges Ceratodus (C. africanus, C. minutus) ; de reptiles croco-
diliens, qui annoncent déjà les Dyrosaurus de la fin du crétacé ;
ou de Théropodes géants, comme le Megalosaurus saharicus.
Une pareille association d'organismes à vie marine et à vie
continentale évoque les circonstances biologiques de l'époque
houillère. Elle est fréquente hors d'Afrique : en Europe cen
trale et occidentale, surtout ; et pour les périodes du Jurassique
supérieur et du Crétacé inférieur, successivement.
Il y a peu de chance que la formation argilo-gréso-sableuse
du Plateau désertique soit plus ancienne que la fin du Crétacé
inférieur. Nous l'attribuons exclusivement à l'étage Albien
puisqu'elle se superpose à l'
Aptien, dans l'Atlas méridional
(aux environs d'Aïn Sefra) où la lacune sédimentaire s'efface.
Les zones d'affleurements courent au pied des Hamadas du
Tinr'ert et du Tademaït (depuis le Djoua jusqu'au Meguiden) ;
se cachent sous l'Erg occidental ; pour renaître à la lisière sud
de l'Atlas, depuis le socle de la Chebka Tamednaïa,
alentours de Béni Ounif, jusqu'au sud du Bou-Khaïl.
ou les