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EVOLUTION OROGENIQUE ET GLYPTOGENIQUE 317
On a noté qu'au point de vue paléogéographique, l'histoire
de la Méditerranée domine l'histoire des temps tertiaires. Autour
de cette ceinture du globe, de cette ancienne « Téthys » qui
allait des Antilles à l'Indo-Chine à travers l'Europe méridio
nale, l'Afrique du Nord et l'Asie sud-occidentale, s'est concen
trée l'activité dernière de la sédimentation marine. Les étages
néogènes sont appelés quelquefois « étages méditerranéens » .
Et l'activité orogénique, dont les modifications paléogéographi
ques déjà examinées n'ont été que le reflet, s'est manifestée dans
la même zone. On peut ainsi donner le nom de Méditerranéides
à l'ensemble des « chaînes tertiaires » .
Ces théories ont des bases concrètes en Afrique du Nord.
Fait remarquable, le domaine des plissements tertiaires,
et celui
des mouvements hercyniens « posthumes » , concordent sensi
blement avec les aires d'extension des lagunes triasiques et des
mers jurassiques. Une telle coïncidence n'est pas fortuite. Il
semble que ces plissements de date récente, affectant les sédi
ments secondaires, se soient produits plus facilement aux
endroits où ces sédiments étaient séparés de leur support pri
maire par le Trias. Quand celui-ci était absent, le support et sa
couverture jurassique ou crétacique ont refusé de se plisser. Des
« plateformes » ou des « régions tabulaires » marquent ces
emplacements où le Trias fait défaut. La démonstration directe
en est offerte sur la « Meseta marocaine » et sur ce qu'on
appelle parfois, par un souci de symétrie, la « Meseta oranaise».