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294 GEOLOGIE ALGERIENNE
tifiés de cette période, comme les précédents, appartiennent aux
grands fonds marins et sont assez uniformes.
Les plus anciennes traces de cordons de galets ou de sables
de plages correspondent à l'arc interne des Tassilis, entourant
le Massif central saharien. On en déduit que les vieux massifs :
Ahaggar, Ifor'ras, Air, Eglab, formaient des îles à l'époque du
Silurien supérieur (1).
Cette géographie, la première qui se puisse traduire par le
dessin, nous reporte dans le passé à cinquante millions d'années
au moins. Et l'abondance des formations gréseuses d'âge
Dévonien implique les phénomènes d'érosion dont elles sont la
contre-partie. La lutte éternelle de la terre et de la mer était
engagée.
Des surfaces exondées plus importantes élargissent, dès le
début de la période Carbonifère, l'ébauche du continent afri
cain. On en trouve la preuve dans la région de Djerada (sud
d'Oudjda), où des conglomérats dinantiens, à gros éléments,
semblables aux alluvions de rivières torrentielles, sont les cor
dons littoraux d'un pays montagneux baigné par la mer.
A l'époque houillère, cette même région et le Bassin de Ke
nadsa furent des dépressions instables, dans lesquelles des bras
de mer ou des lacs côtiers déposèrent les grès gris, souvent
grossiers, et les argiles schisteuses fines, alternantes, que l'on
voit couvertes d'empreintes de fougères et d'autres plantes ter
restres —
de
grands arbres pour la plupart. Les couches de
(1) Rappelons, toutefois, que des «discordances » dans les schistes cristal
lins supposés antéprimaires du Hoggar, et la présence d'un « conglomérat de
base » d'âge peut-être cambrien sous les Tassilis, témoigneraient d'événements
géographiques plus anciens. D'autre part, l'existence de sédiments détriti
ques parmi les dépôts fossilifères authentiquement cambnens de l'Anti Atlas,
corrobore désormais cette interprétation.