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EVOLUTION PALEOGEOGRAPHIQUE 301
réduit qu'elle occupe à présent. La « régression » commence
dès le Turonien et s'accentue au Néocrétacique. Le Haut-Sahara
émerge (cf. Pl. XVI).
Un large golfe correspond au Sahara oriental. La faible pro
fondeur d'eau et, sans doute, le climat déjà très chaud, favo
risent (durant le Campanien surtout) l'évaporation et la forma
tion concomitante de dépôts cristallins de gypse,
sur toute la
zone limitée au sud par une ligne El Goléa -Gabès, et au nord
par : Laghouat -Batna.
La majeure partie du Maroc —
archipel atlasique
—
et
non plus seulement son
est hors des flots. Un long
assure seul une communication est-ouest,
chenal étroit
entre l'océan et la
mer : par la région du Dahar, du Rekkam, de la Haute-Mou-
louya, du Tadla. Le Haouz est probablement une baie, dont le
contour ne dépasse pas à l'est le méridien de Marrakech.
Comme aux époques précédentes, l'Algérie et la Tunisie
sont occupées par la mer. Les zones de faible profondeur d'eau
(moins de 200 ou 300 mètres) demeurent au sud de notre Atlas
tellien. Un îlot marque déjà l'emplacement futur du Bou-Taleb
(monts du Hodna) ; tandis que des récifs à Hippurites parsè
ment les environs. Les eaux profondes (plus de 300 mètres en
moyenne) couvrent le Tell ; pourtant, des hauts-fonds s'accu
sent, où s'installent des populations d'Ostracés et autres mollus
ques inaptes à vivre loin de la lumière. Les temps sont révolus
où la Berbérie appartenait aux mers « bathyales » .
Aux environs
de Bougie des galets sont souvent inclus dans les marnes séno-
niennes. Ils proviennent d'îlots calcaires liasiques circonvoisins.
Leur présence,
sans être aussi clairement démonstrative que
celle du conglomérat rougeâtre campanien du Bou Taleb, sem
ble révéler l'étendue des manifestations orogéniques de ce
moment.