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304 GÉOLOGIE ALGÉRIENNE
ranée, encombrée d'archipels. Par des chenaux tortueux —
Adriatiques étriquées —
avance
cette invasion marine, la plus
importante des temps néogènes. (V Pl. XIX).
C'est le premier acte du « drame de la Méditerranée ». De
nombreux étages sédimentaires édifiés à partir de ce moment
en Espagne, aux Baléares, dans le sud-est de la France, en
Corse, en Italie, et jusqu'en Autriche,
sont appelés étages mé
diterranéens. Leurs constitutions lithologiques, leurs emplace
ments relatifs, évoquent l'incessante instabilité des fonds ma
rins et des rivages, due aux convulsions orogéniques alpines
(on dit aussi : méditerranéennes), lesquelles ont imprimé a
l'écorce du globe de graves déformations. Nous présentons une
carte approximative du maximum de transgression pour les éta
ges Cartennien et Helvétien. Il faut considérer la rapidité des
changements de faciès. Le temps écoulé entre l'une et l'autre
phase du Néogène est réduit à des centaines de siècles, et ne
se compte plus par milliers de millénaires, comme les périodes
mésozoïques.
Du Cartennien à l'Helvétien, la mer abandonne en partie les
chenaux et les golfes situés à l'est du méridien d'Alger. Elle
déborde, au contraire, ceux de l'ouest : surtout en Oranie. Ce
fait capital est à retenir.
Le dernier « cycle » stratigraphique néogène a révélé l'im
portance progressive des formations continentales. Une nouvelle
phase fluvio-lacustre marque la Berbérie à la fin des temps ter
tiaires. Le Sahara même en a gardé l'empreinte la plus nette,
sur d'immenses espaces. Le schéma ci-dessous donne une idée
de cette géographie transitoire. (Pl. XX).
La Méditerranée occupe dès lors sa place actuelle. Le détroit
sud-rifain, temporairement fermé au Cartennien, rouvert à