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ÉVOLUTION OROGÉNIQUE ET GLYPTOGÉNIQUE 327
On peut alors concevoir l'ascension du sel sans recourir à
d'inexplicables phénomènes.
En un point de moindre résistance,
par défaut d'homogénéi
té de la couverture, le sel semi-fluide, quand la pression sup
portée est devenue suffisante,
a commencé son mouvement par
effet de transmission « hydrostatique » de pression. Ainsi s'est
d'abord formé un dôme souterrain de sel. L'origine première
de cette déformation peut être cherchée dans un foisonnement
accidentel d'anhydrite (associée au sel gemme) ; ou dans une
ébauche de plissement selon les hasards habituels de la tectoni
que. Puis, la légèreté spécifique aidant, le mouvement a conti
nué. Le dôme s'est allongé en « colonne » ascendante.
Il suffit d'invoquer le principe d'Archimède. On imagine sans
peine qu'un corps solide relativement léger,
plongé dans une
masse visqueuse plus dense, arrive à flotter au bout d'un temps
plus ou moins long. Le temps ne fait jamais défaut aux phé
nomènes géologiques. La comparaison est acceptable bien que,
dans le cas du sel plastique, ce soit le corps plus léger qui soit
visqueux et le milieu dense ambiant solide ;
mais incapable de
résister sans brisure aux forces mécaniques mises en jeu. Du
reste, les roches réputées rigides ne sont elles-mêmes que très
visqueuses.
La colonne de sel est, en fait, bien souvent une bouillie hété
roclite de sédiments argilo-gypseux accompagnant le sel dans
la lagune originelle. Elle incorpore, en outre, des débris de
roches encaissantes,
pris à sa cheminée d'ascension irrégulière.
Tel est, du moins, le cas constant pour les montées gypso-
sôlines de Trias nord-africain.
Ajoutons que des phénomènes chimiques n'ont pas manqué
de se produire, favorisant encore le mouvement ascendant.