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ESQUISSE DU SAHARA 229
géologues ont appelés : « terrains des Gour », terme ambigu
dont il faut proscrire l'usage.
Au point de vue paléontologique, l'abondance des bois si-
licifiés établit encore une parenté de faciès sédimentaire.
Par ailleurs, les dépôts « sahariens » offrent la plus éton
nante diversité. Les formations détritiques grossières prédomi
nent en bordure de l'Atlas, surtout au pied des massifs de
l'Aurès et des Nemencha (puis, en Tunisie, au long des chaînes
de Gafsa, etc.). Elles sont souvent agglutinées en poudingues
de consistance rocheuse. On y trouve des intercalations fréquen
tes de fins graviers, ou même de sables et d'argiles gypsifères,
qui gagnent en importance à mesure qu'on s'écarte du bord des
montagnes. Certaines argiles, très pures,
sont de véritables
-< terres à foulon » , connues des indigènes sous le nom carac
téristique de « t'fol » (1). Une variété, blanche, onctueuse,
appartient à l'espèce Montmorillonite (près de Mchounèche, à
l'extrême lisière nord du désert). A ces dépôts de ruissellement
et de transport s'associent des sédiments de précipitation chi
mique : calcédoines et calcaires blancs,
qui font songer à des
phénomènes hydrothermaux ; gypses et dépôts salins, évoquant
des chotts plutôt que des lagunes.
Les sables ou grès fins, rosés, ou fauves, parfois blancs ; les
argiles gypsifères ; les gypses terreux (« timchent »),
ou cris
tallins, en grosses lames, ou servant de ciment à des grès spé-
(1) Ce mot ressemble au nom arabe équivalent à « petit garçon ». Il est en
réalité une corruption probable de « foulon » on du « fullo » latin. L'expres
sion « teurba p, qui peut se traduire: « la petite terre », est employée ailleurs ;
et parfois même les indigènfs lui substituent « çaboun » ou : pierre-savon.
Rappelons enfin l'usage assez répandu du terme « rassoul » ou : pierre à laver,
correspondant à une autre roche. Il existe, en réalité, d'assez nombreux types
de ces terres smectiques dans toute l'Afrique du Nord.