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EVOLUTION OROGÉNIQUE ET GLYPTOGÉNIQUE 323
(si l'on considère que la couverture, comportant ici: méso- et
éo-crétacé, plus une épaisseur inconnue de jurassique, ne sau
rait avoir moins de 1800 mètres de puissance). A l'est, dans la
fosse sud-aurasienne, le front du bouclier est enfoncé à plus
de 3000 mètres sous le niveau de la mer.
L'allure générale du socle primaire de la Berbérie se révèle
analogue,
si l'on fait abstraction des grandes dénivellations lo
cales dues aux plissements hors des Mesetas. Ainsi, en Haute
Moulouya, l'altitude est voisine de 1500 mètres. Sous le Chott
R'arbi on peut l'estimer voisine de zéro ; et sous le Hodna
elle serait de -2000.
Cette régularité approximative contraste avec les classiques
alternances d'aires d'ennoyage et de surélévation que l'on est
accoutumé à observer en Europe occidentale.
Soulignons, enfin, la dissemblance entre les massifs archéens-
primaires du Sahara et du Maroc, d'une part ; et ceux, plus
intensément métamorphiques, de l'Algérie nord d'autre part.
Il semble bien que l'on soit en présence de deux sortes de pays :
sahariens (y compris le Maroc)
et méditerranéens.
Nous avons déjà nommé la Tyrrhénide. Cette terre méditer
ranéenne en majeure partie engloutie sous les flots, depuis une
date imprécise, a joué, dans l'évolution sédimentaire et orogé
nique de l'Atlas nord,
un rôle comparable à celui des terres
sahariennes de Gondwanie pour l'Atlas sud.
La Berbérie apparaît ainsi un pays mixte. Elle est africaine
(gondwanienne) par le sud,
européenne (méditerranéenne plus
par exactement) le nord. Cette opposition de caractères s'accu-