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décimètres,
GÉOLOGIE ALGÉRIENNE
suffit à créer près du sol des remous atmosphéri
ques et à provoquer l'accumulation du sable. Une fragile bar
rière de djerids (palmes), dressée au sommet des dunes pour
protéger les oasis menacées,
arrête la fuite horizontale du sable
et fait croître ces dunes en hauteur. La légère modification topo
graphique apportée par le balayage préparatoire d'une piste auto
mobile amène, en certains points, la formation de monticules
sablonneux, dont le volume n'excède pas quelques mètres cubes.
La colline choisie, au voisinage de Biskra,
d'aviation sans moteur,
dant,
pour des expériences
par utilisation du courant d'air ascen
est précisément le support de l'unique dune de cette ré
gion (Djebel Delouat). Inversement, il a suffi aux Pères Blancs
d'EI Goléa de planter d'arbres une allée convenablement orien
tée, pour créer un couloir ventilé,
par lequel s'est échappé le
sable précédemment accumulé à l'ouest de leur propriété Saint
Joseph menacée d'ensevelissement.
On a écrit que les dunes désertiques cachent ordinairement
un squelette rocheux. Ce cas est rare. Pour les grands ergs, la
disposition des collines de sable rappelle si bien la houle de
mer,
qu'il faut attribuer aux deux phénomènes une pareille
cause mécanique. Le mouvement du vent, au désert comme
sur l'océan, est irrégulier : avec des « nœuds » et des « ven
tres » de vitesse. Une loi algébrique doit régir la topographie
d'un erg, où les grains de sable, toutes proportions gardées,
sont presque aussi mobiles que les molécules d'un liquide. Le
Grand Erg de l'ouest d'EI Goléa est à ce point de vue remar
quable, d'après les expressives et récentes cartes du Service
Géographique de l'Armée.
De toute manière, on demeure frappé, en parcourant le
Sahara algérien, de voir la sédimentation éolienne jeter çà et là