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30è GÉOLOGIE ALGÉRIENNE
IV
Conclusion
Quelles révolutions accomplies, depuis les temps où d'hum
bles Archœocyathus dormaient leur obscure existence d'épongés
au fond de l'océan cambrien dans le sud-marocain ; où des
Graptolithes flottaient,
u planklon » mouvant de la haute-mer
gothlandienne au Sahara, nu Maroc central, en Algérie-nord; où
les coraux des récifs dévoniens faisaient place aux actives Cly-
ménies nageuses dans le Sahara algérien ; où des fougères
géantes ombrageaient les rivages marins du carbonifère à
Colomb-Béchar ; où, tant de fois, la mer disputait à la terre
l'emplacement géographique de notre Berbérie,
au cours des
âges successifs, secondaires, tertiaires, récents, que des millions
de siècles ont égrenés...
Même aux époques modernes, les lignes de rivages n'ont pas
cessé de changer de niveau relatif, comme en témoignent des
traces de plages étagées à vingt, trente, soixante mètres d'al
titude actuelle,
néen,
ou atlantique.
en de nombreux points du littoral méditerra
Sur le continent, enfin consolidé, les montagnes ont vieilli,
ou sont disparues ; les rivières ont modifié leurs cours : les plus
actives ont « capturé » les paresseuses. Tout a changé cent
fois d'aspect. Et tout changera encore avant que la planète, dé
peuplée d'humains, soit un astre durci, figé, immuable... Le
sera-t-il jamais?